L’austérité selon le pape François

Le souverain pontife, chantre d’une « Église pauvre pour les pauvres », a serré la vis du train de vie au Vatican, en commençant par son propre salaire.

Depuis son accession au trône de Pierre, le pape François s’est fait l’apôtre de la sobriété et a fustigé les fastes dans lesquels certains membres du clergé vivent. Mais s’il est d’abord le pasteur des âmes, il est également attentif aux comptes de l’État qu’il dirige. Raison supplémentaire pour donner un tour de vis au train de vie du Saint-Siège. Le pape François, apôtre de la sobriété, a concocté une cure d'austérité pour le Vatican.

Rigueur franciscaine bien ordonnée commence par soi-même. Jorge Bergoglio ne s’octroie aucun salaire. En revanche, il a librement accès à l’obole de Saint-Pierre, le don annuel que font au pape les catholiques du monde entier le 29 juin et qui, en 2012, s’est élevé à 62 millions d’euros. Des fonds dans lesquels il puise pour ses bonnes œuvres. Pape émérite, Joseph Ratzinger touche un salaire mensuel de 2 500 euros (net d’impôt, comme tous les salariés du Vatican), auquel viennent s’ajouter les droits d’auteur de ses nombreux livres.

Gestionnaire hors pair

Les archevêques chefs de dicastère – l’équivalent des ministres d’un gouvernement – gagnent entre 3 000 et 4 000 euros, et les cardinaux qui occupent les mêmes fonctions 5 000 euros. Ils peuvent également compter sur les dons que leur font de nombreux fidèles pour les fondations caritatives qu’ils président. Les évêques, quant à eux, gagnent 3 000 euros, et les prêtres 1 200 euros. Enfin, les jetons de présence de 25 000 euros par an dont bénéficiaient les cinq cardinaux qui font partie du conseil d’administration du IOR, la banque du Vatican au cœur de nombreux scandales financiers, ont été abolis.

Cette rigueur n’épargne pas les laïques du Vatican. Depuis l’arrivée de pape François, la prime de 1 000 euros par mois reçue durant « le siège vacant », la période de temps séparant la mort d’un pape et l’élection de son successeur, a été supprimée. Le souverain pontife a également gelé tous les salaires et réduit les heures supplémentaires alors que les contrats à durée déterminée ne seront pas renouvelés. S’il n’avait pas la charge de plus d’un milliard d’âmes, Jorge Bergoglio pourrait prêter ses services… à Bercy.

 

Le Point.fr

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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