Le débat sur les femmes prêtres relancé par des fresques

Les fresques des catacombes romaines de Priscille, récemment restaurées, prouvent qu’il y avait des femmes prêtres aux débuts du christianisme, affirment les partisans de l’ordination des femmes malgré les dénégations du Vatican.

Ceux qui ne peuvent se rendre à Rome peuvent participer au débat par une visite virtuelle des catacombes et des fresques restaurées, via Google Maps.

Les femmes peintes sur ces fresques entre les IIe et Ve siècles font débat depuis plusieurs années.

L’une, située dans une salle appelée le « Cubiculum de la femme voilée », montre une femme dont les bras sont tendus comme ceux d’un prêtre qui dit la messe. Elle porte, selon les termes du site internet en italien des catacombes, « un riche habit liturgique ». Le mot « liturgique » ne figure pas dans la version du site en anglais. La femme porte aussi ce qui semble être une étole, vêtement porté par les religieux catholiques.

Une autre fresque, dans une salle intitulée « la chapelle grecque », montre un groupe de femmes, assises autour d’une table les bras tendus comme ceux des prêtres disant la messe.

Ceux qui militent pour que des femmes soient ordonnées prêtre, comme la Conférence pour l’Ordination des femmes ou l’Association of Roman Catholic Woman Priests, estiment que ces scènes prouvent l’existence de femmes prêtres aux débuts de l’Église.

« Contes de fées »

Le Vatican conteste ces interprétations, qui figurent aussi dans des ouvrages consacrés aux femmes dans le christianisme comme « Le monde selon Eve », publié en 1998.

« C’est une construction qui n’a pas de fondement dans la réalité », a déclaré à Reuters Barbara Mazzei, de la Commission pontificale sur l’archéologie sacrée, lors de la présentation de la restauration mardi.

« C’est un conte de fées, une légende », estime le professeur Fabrizio Bisconti, directeur des sites archéologiques du Vatican. Il parle d’interprétations « à sensation et absolument pas fiables ».

Pour lui, la fresque de la femme dont le geste ressemble à celui d’un prêtre est la « représentation d’une femme décédée et maintenant au paradis ». Quant aux femmes assises autour de la table, elles participent à « un banquet funéraire » et pas à une cérémonie eucharistique.

L’ordination des femmes prêtres est exclue par le droit canon. L’Église explique que Jésus n’a choisi, à dessein, que des hommes pour être ses apôtres.

Oubliées pendant des siècles après la fermeture de leurs entrées, les catacombes de Priscille ont été redécouvertes au XVIe siècle. Elles ont été l’objet de nombreux pillages. Des pierres tombales, sarcophages et corps ont disparu en nombre. Leur déblaiement a commencé au XIXe siècle.

Source : Zaman France

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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