Le pape François a demandé dimanche 22 décembre, à quatre jours de Noël, aux autorités politiques et aux services sociaux du monde entier de « faire tout leur possible pour que toutes les familles puissent avoir un logement ».
Parlant depuis une fenêtre du palais pontifical à des dizaines de milliers de fidèles rassemblés à l’occasion de l’Angélus sur la place Saint-Pierre, le pape s’est mis à improviser, s’écartant de son texte : « Je vois là-bas écrit en grand (sur une banderole) : Les pauvres ne peuvent attendre ! C’est beau cela ! », a-t-il dit, très applaudi. « Cela me fait penser que Jésus est né dans une étable, pas dans une maison. Ensuite, il a dû fuir, aller en Égypte pour sauver sa vie. À la fin, il est revenu chez lui à Nazareth », a remarqué le pape.
« Il y a tant de familles sans logement, soit parce qu’elles n’en ont jamais eu soit parce qu’elles l’ont perdu pour tant de motifs divers ! Famille et logement vont de pair ! C’est très difficile de conduire une famille de l’avant sans habiter dans un logement », a dénoncé avec force le pape, très attentif aux questions sociales. Il a « invité toutes les personnes, les services sociaux, les autorités, à faire tout leur possible pour que toutes les familles puissent avoir une maison ».
Repousser « les tentations de l’affrontement et de la violence »
Le pape s’est adressé enfin aux dizaines de protestataires italiens rassemblés contre l’austérité sur la place Saint-Pierre, en les appelant à refuser l’affrontement. Les forces de police italiennes avaient été renforcées aux abords du Vatican, par mesure de précaution.
« À ceux qui, d’Italie, se sont rassemblés aujourd’hui pour manifester leur engagement social, je souhaite qu’ils apportent une contribution positive, en repoussant les tentations de l’affrontement et de la violence, en servant toujours la voie du dialogue et en défendant les droits », leur a-t-il lancé.
Ces mêmes manifestants des « Forconi » (« fourches »), mouvement hétéroclite regroupant commerçants, artisans, agriculteurs, travailleurs précaires ou étudiants, avaient protesté cette semaine à Rome contre l’austérité imposée par le gouvernement d’Enrico Letta, mais sans réussir à mobiliser autant qu’ils l’avaient espéré. Le cardinal Angelo Bagnasco, président de la conférence épiscopale italienne, avait incité mercredi 18 décembre « les institutions politiques » à « écouter les cris de douleur du peuple. »
Joseph, « un homme bon qui ne connaît pas la haine »
Auparavant, le pape avait longuement parlé de saint Joseph, « un homme fidèle et juste », en partant de l’Évangile du jour. Alors que Joseph et Marie n’habitent pas encore ensemble, Joseph apprend que Marie est enceinte. À ce moment-là, au lieu « d’écouter les voix du doute et de l’orgueil humain, Joseph préfère croire le Seigneur » insiste le pape, « et il est prêt au renoncement le plus radical ». Il « ne s’est pas obstiné à poursuivre » le projet de vie qu’il s’était fixé, « il n’a pas permis à la rancœur d’empoisonner son âme ». « Il y a tant de fois où la haine, l’antipathie, empoisonnent notre âme » a insisté le pape. Or il faut faire comme Joseph « un homme bon qui ne connaît pas la haine » et qui s’est « mis à disposition de la nouveauté, qui lui était présentée de façon déconcertante ».
Le pape a souhaité à tous à la fin de sa courte apparition « un Noël d’espérance, de justice et de fraternité ».
La Croix