Au cours de sa catéchèse, consacrée aux figures de Joseph et de Marie, en ce mercredi 1er mai, place Saint-Pierre, le pape François a, de nouveau, marqué sa profonde préoccupation pour l’accroissement du nombre de chômeurs dans le monde, « en raison d’une conception par trop économiste de la société, fondée sur des critères égoïstes, trop éloignés de la justice sociale. »
Revenant sur le thème de l’esclavage moderne, déjà évoqué par lui, notamment dans son discours au corps diplomatique, le pape a appelé les responsables publics à « des choix décisifs contre la traite des personnes, contre le travail avilissant, qui rend esclave ». Près de 80 000 pèlerins étaient présents place Saint-Pierre pour l’écouter, dont plusieurs centaines de Français, venus notamment du diocèse de Paris, avec le cardinal André Vingt-Trois, et du diocèse de Luçon, avec Mgr Alain Castet.
« Ce n’est pas juste ! »
Plus tôt le matin, le pape François avait également centré son homélie, lors de la messe célébrée dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, sur le thème du travail : « Le travail donne la dignité. L’homme et la femme qui travaillent sont dignes, mais ceux qui ne travaillent pas manquent de cette dignité. Ceci pèse sur notre conscience, car lorsque la société est organisée de telle façon que tous n’ont pas la possibilité de travailler, cette société ne va pas bien : ce n’est pas juste ! Cela va contre Dieu lui-même, qui a voulu que notre dignité commence ainsi. »
Cette dignité essentielle « ne vient ni du pouvoir, ni de l’argent, ni de la culture », a insisté le pape, « mais bien plutôt du travail. » Allant plus loin, il a rappelé les victimes du récent effondrement d’un immeuble au Bangladesh, « qui travaillaient pour 38 € par mois ! » : « Ne pas payer le juste prix, s’en tenir seulement au profit, tout cela va contre Dieu ! Les personnes sont moins importantes que les choses qui apportent des profits à ceux qui ont le pouvoir politique, économique et social. »
Mais aujourd’hui, a conclu le pape, « la figure de saint Joseph, de Jésus, de Dieu qui travaille, nous montre la voie pour aller vers la dignité. »
Source : La Croix