Le pape ouvre la semaine sainte

Le pape François a lancé dimanche les festivités de la semaine sainte.

Avec la messe des Rameaux, le pape François a ouvert dimanche les festivités de Pâques en appelant les chrétiens à s’interroger pour savoir s’ils ressemblent à ceux qui trahirent Jésus ou aux « courageux » qui lui furent fidèles. « Où est mon cœur, auquel de ces personnages (de l’Évangile) est-ce que je ressemble ? Cette question nous accompagnera toute la semaine », a lancé le pape sur un ton grave en improvisant totalement son homélie.

Auparavant, il avait présidé la procession des Rameaux, appuyé sur un bâton sculpté pour l’occasion par les détenus de la prison de San Remo (centre-ouest de l’Italie), entouré d’une centaine de jeunes prêtres et d’évêques. Vers 8 h 30 GMT, vêtu de la traditionnelle chasuble liturgique rouge, il a pris la parole, mais n’a pas lu le texte distribué à l’avance où il devait surtout rappeler l’entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem, célébrée, selon la tradition chrétienne, lors de la messe des Rameaux.

Au contraire, le pape a choisi d’insister sur le fait que le dimanche des Rameaux correspond aussi à la lecture de la Passion du Christ. « Qui suis-je devant Jésus qui souffre ? » a lancé le pape, provoquant une tension palpable dans la foule qui remplissait l’immense place Saint-Pierre. « On a entendu tellement de noms, de dirigeants, prêtres, de pharisiens, de docteurs de la loi qui avaient décidé de le tuer, suis-je l’un d’eux ? » a-t-il ajouté en marquant de longues pauses.

Message très symbolique

« Suis-je comme Judas, capable de trahir Jésus (ou) comme les disciples qui ne comprenaient rien, qui s’endormaient pendant que le Seigneur souffrait, ma vie est-elle endormie ? » a poursuivi le pape argentin, élu il y a un peu plus d’un an à la tête de l’Église catholique. Il a poursuivi avec lenteur son homélie, appelant les fidèles à se demander s’ils sont « comme l’autre disciple qui voulait tout résoudre par l’épée » ou « comme Judas qui fait semblant d’aimer Jésus, de l’embrasser avant de le trahir ».

Son message très symbolique visait aussi « ces dirigeants qui improvisent un tribunal, acceptent de faux témoignages », l’empereur Ponce Pilate qui, « face à une situation difficile, s’en lave les mains, n’assume pas ses responsabilités », et les soldats qui « frappent le Seigneur, lui crachent dessus, l’insultent, s’amusent à l’humilier ». Mais il a aussi cité des exemples positifs relatés dans l’Évangile comme le personnage de Simon de Cyrène, « qui rentrait du travail fatigué, mais a eu la bonne volonté d’aider le Seigneur à porter la croix » et « ces femmes courageuses, dont la maman de Jésus, qui étaient là, souffraient en silence ».

 

AFP

 

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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