L’élection du Grand rabbin de France se fait attendre

Une cinquantaine de Grands rabbins, rabbins et présidents de communautés juives de régions, inquiets de l’absence persistante d’un Grand rabbin de France, demandent au président du Consistoire Joël Mergui d’en hâter l’élection.

L’ex-Grand Rabbin de France Gilles Bernheim, mis en cause pour des plagiats et une prétendue agrégation de philosophie, avait été contraint de demander sa « mise en congé », le 11 avril 2013, laissant la communauté juive en état de choc.

En attendant l’élection de son successeur, qui aurait dû, selon le règlement intérieur du Consistoire central, intervenir dans les six mois suivants, sa fonction est assumée par les Grands rabbins Michel Gugenheim et Olivier Kaufmann.

Michel Gugenheim, outre l’interim du Grand rabbin de France, occupe les fonctions de Grand rabbin de Paris, de Directeur du Tribunal rabbinique et de rabbin d’une synagogue. Olivier Kaufmann est directeur du Séminaire israélite de France (SIF) à Paris.

Dans une lettre adressée à Joël Mergui, en date du 17 février et que l’AFP a pu se procurer, les rabbins et présidents de communautés juives s’alarment d' »une démarche visant à fusionner le Consistoire de Paris et le Consistoire Central. Ce qui risque de reporter cette date (l’élection du Grand rabbin) très importante ».

« Celle-ci, écrivent-ils au président du Consistoire, devra se tenir au premier semestre 2014, afin d’avoir un Grand Rabbin de France légitime pour porter la voix du judaïsme français dans la période difficile que nous traversons ».

Interrogé, l’un des signataires, qui requiert l’anonymat, estime que la fusion du Consistoire de Paris et du Consistoire central israélite de France (qui regroupe 16 consistoires départementaux) permettrait à Joël Mergui de « garder la haute main » sur les institutions et de pousser à l’élection du candidat de son choix.

Déjà, certains s’inquiètent de son soutien au Grand rabbin de Paris Michel Gugenheim, « bien moins ouvert sur la société et le dialogue interreligieux, que ne l’était Gilles Bernheim et dont les discours sont d’un autre temps », selon ce signataire.

Et de rappeler qu' »il n’est pas possible de modifier les statuts sans l’avis d’un Grand Rabbin de France élu ».

 

AFP

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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