Les cosmétiques « Halal » font une percée notable dans l’industrie de la beauté

    Niche économique diversifiée qui ne connaît pas la crise, le Halal a désormais toute sa place dans les salons professionnels dédiés au marché de la cosmétique, fort d’une percée fulgurante, notamment en Indonésie, Malaisie et Singapour, dans une industrie florissante et compétitive qui regorge d’élixirs de beauté et de jouvence.

Aussi, la présence d’un imam, Cheikh Ali Achcar, au salon in-cosmetics qui se déroulait à Paris il y a quinze jours, n’avait-elle rien d’ incongru, ni d’insolite, mais se voulait avant tout éclairante sur la notion de Halal, sa nécessaire extension aux produits de soin et de maquillage et la fiabilité de son authentification, dans le petit stand habillé aux couleurs de HCS, un organisme suisse de certification.

« Si un ingrédient d’origine animale n’est pas halal, ou s’il contient de l’alcool, il n’est pas seulement interdit de le consommer, il est aussi considéré comme impur: on ne peut donc pas se l’appliquer sur le visage ou sur la peau », a expliqué ce dernier, prêchant des converties parmi les nombreuses visiteuses et clientes potentielles qui se pressaient pour l’écouter religieusement.

Estampille qui vaut de l’or, tant pour la clientèle musulmane qu’elle rassure, que pour les enseignes phares de la cosmétique mondiale qui flairent le bon filon, la certification Halal s’avère nécessaire même si de nombreuses crèmes, poudres et autres make-up ne contiennent plus d’ingrédients d’origine animale depuis qu’une certaine réglementation européenne a fait date, en interdisant les tests sur les animaux.

« La majorité des consommateurs ne le savent pas (la composition d’un produit ndlr), alors quand ils voient un produit cosmétique certifié halal, ils l’achètent », a précisé l’imam dont le Coran était à portée de main, posé tel un livre de chevet sur une petite table. Et de renchérir : « Et comme certains industriels ont des activités agro-alimentaires et cosmétiques sur un même site, nous devons nous assurer qu’il y ait une séparation nette entre ces activités, pour éviter toute contamination croisée ».

 

Oumma

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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