Quatre Français sur dix se disent croyants, contre 94 % des Thaïlandais et 20 % des Espagnols. La religion se porte bien, montre l’étude de WIN/Gallup International sur les croyances religieuses.
La WIN/Gallup International, association en études de marché, vient de publier les résultats d’une étude concernant les croyances religieuses d’environ 64 000 personnes, dans 65 pays à travers le monde. Selon ce tout nouveau sondage, six personnes sur dix (63%) manifestent leur appartenance à un groupe religieux, alors que deux sur dix (22 %) se considèrent non-religieuses. Une sur dix (11 %) se proclame, quant à elle, athée convaincue.
Plus spécifiquement, la Thaïlande est le pays le plus pieux, puisque 94 % de sa population est croyante. Viennent ensuite l’Arménie, le Bangladesh, la Géorgie et le Maroc, tous les quatre réalisant un score de 93 %. Contre toute attente, seulement 30 % des Britanniques se considèrent comme religieux. Enfin, dans les grandes puissances comme les États-Unis et la Russie, respectivement 56 % et 70 % des habitants se déclarent pratiquants. La Chine, en revanche, est le pays le moins religieux avec deux tiers d’athées convaincus. Suivent Hong Kong avec 34 % d’athéisme, le Japon (31%), la République Tchèque (30%) et l’Espagne (20%). Concernant notre pays, 40 % des Français se disent croyants contre 35 % non-religieux, et 18 % athées.
Ces dernières recherches montrent également qu’en Afrique et au Moyen-Orient, plus de huit personnes sur dix se décrivent comme croyantes, contre sept personnes sur dix en Europe de l’Est et en Amérique. Enfin, en Asie, six personnes sur dix se revendiquent pieuses.
Les Suédois les moins pieux
La relation entre les différents critères socio-démographiques, comme le sexe, l’âge ou encore le niveau d’éducation, révèlent des tendances intéressantes. Les plus jeunes (deux tiers des moins de 34 ans) ont tendance à être plus croyants, à l’instar des personnes les moins éduquées (huit sur dix). Le revenu semble également exercer une influence, puisque les personnes les moins rémunérées sont plus croyantes que celles ayant des salaires convenables, voire avantageux : 70 % contre 50 %. Le taux d’athéisme a une importance nettement moindre. Incontestablement, la religion est présente dans toutes les classes de la société.
En Occident, les Suédois s’avèrent être les moins pieux, puisque 78 % d’entre eux se déclarent non-religieux, sans être athées convaincus. La baisse de la pratique ne signifie pas forcément le renoncement à une tradition croyante. Près de 4,5 % des Français prient régulièrement le dimanche, ce qui représente environ trois millions de personnes.
En Israël, moins d’un tiers de la population est croyante. Dans les Territoires palestiniens (la Cisjordanie et Gaza), les habitants sont considérablement plus religieux puisque les trois quarts se déclarent pratiquants d’un culte.
De manière plus précise, le christianisme est la première force spirituelle du globe. Il est présent sur les cinq continents et avec plus de 2,2 milliards de croyants, soit un peu moins d’un tiers de la population mondiale. L’Europe ne rassemble plus qu’un quart des chrétiens, qui se trouvent désormais pour la majeure partie en Amérique (notamment aux États-unis et au Brésil).
L’islam arrive en deuxième position. L’évolution de l’influence des trois religions du Livre résulte des dynamiques démographiques dans le monde qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. La dissémination de la chrétienté fait face au développement permanent des pays musulmans. Cependant, contrairement aux idées reçues, la majorité des fidèles à l’islam ne vivent pas au Moyen-Orient, mais en Asie. Quatre pays rassemblent à eux seuls près de la moitié des musulmans de la planète : l’Indonésie, le Pakistan, l’Inde et le Bangladesh.
En outre, explique Étienne Séguier dans L’Atlas des religions 2015, « aux cinq continents, il convient désormais d’en ajouter un sixième : celui d’Internet. Ces autoroutes de l’information permettent aux fondamentalistes de diffuser leurs vidéos, mais elles aident aussi les musulmans qui tentent d’annoncer une foi ouverte et tolérante à s’organiser à travers les réseaux sociaux. » En somme, les croyants, voire les pratiquants, sont deux fois plus nombreux que les non croyants. La religion ne périclite donc pas. « Elle continue à dominer nos vies quotidiennes, conclut Jean-Marc Léger, président de la Win/Gallup International Association. Nous voyons que le nombre total de personnes qui se considèrent comme religieuses est en réalité relativement haut. En outre, avec la tendance d’une jeunesse globalement de plus en plus croyante, nous pouvons supposer que le nombre de personnes qui se considèrent comme étant religieux continuera à augmenter. »
Le Monde des Religions