Touché, coulé, Richard Trinquier, le maire UMP de Wissous, au cœur de l’Essonne, a bu la tasse à l’annonce de la suspension, par le tribunal administratif de Versailles, de sa loi d’exception islamophobe interdisant aux femmes voilées de profiter en famille des joies de l’opération estivale « Wissous plage ».
Sur cette plage artificielle où le racisme anti-musulmans n’est pas en trompe-l’œil, mais pire que cela est carrément institutionnalisé, deux infortunées musulmanes revêtues d’un hijab ont, la semaine dernière, essuyé les plâtres de la récente trouvaille liberticide du premier magistrat de la cité. Un édile, grand pourfendeur de l’islam, qui oublie un peu vite qu’il n’est pas un seigneur féodal régnant sur son fief mais juste un élu du peuple se devant d’obéir aux lois de la République, et de surcroît siégeant sur un fauteuil éjectable…
Cette chasse aux sorcières d’un autre âge, qui s’autorise à souiller les valeurs républicaines au nom d’une laïcité dogmatique, ce paravent utile pour une islamophobie décomplexée et rageuse dont on ne sait jusqu’à quels abîmes elle peut mener, s’est heurtée de plein fouet à la loi que Richard Trinquier avait pris par-dessus la jambe, en invoquant de manière spécieuse la loi du 15 mars 2004 contre le port des signes religieux dans le temple scolaire.
Soutenues par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), les deux habitantes de Wissous, humiliées par un rejet inacceptable, ont aussitôt saisi la justice pour défendre leurs droits fondamentaux bafoués. Aussi provisoire soit-elle, la décision du tribunal de Versailles de mettre en berne le drapeau de la discrimination qui flottait sur la plage éphémère de Wissous en guise de signalétique abjecte, inflige un cuisant camouflet à Richard Trinquier, le maire, plus royaliste que le roi, qui ne reconnaît pas tous ses administrés…
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