Ce n’est pas la moins intéressante des leçons que l’étude de l’INED nous fournit. La tendance générale à la sécularisation en France, réelle à l’échelle de la population majoritaire, ne s’applique plus à certains segments de la population comme les musulmans ou les juifs.
«La religiosité des catholiques, qui forment l’essentiel des personnes religieusement affiliées de la population majoritaire, est plus faible que celle observée pour les musulmans ou les juifs. A l’inverse, la religion joue un rôle plus important dans la vie des musulmans aussi bien en tant que référence spirituelle, culturelle ou sociale, ainsi que comme trait identitaire», décrit le rapport. Ce constat s’applique autant aux populations immigrées qu’à leurs descendants, et s’explique par l’importance du rôle familial. «Fait remarquable, écrive les membres de l’INED, les descendants d’immigrés issus de familles musulmanes gardent un plus grand engagement dans la religion, contrastant avec ceux venant de familles catholiques qui suivent plus ou moins l’évolution vers la sécularisation qui prévaut en France». «La transmission intergénérationnelle est ainsi plus directe dans les familles musulmanes ou juives, soulignant le rôle spécifique joué par la religion dans l’immigration». Dépassant la seule dimension spirituelle, l’attachement à la religion comme marqueur culturel et identitaire est plus actifs parmi les descendants d’immigrés de culture musulmane, précise également l’étude.
Source : Zaman