Une polémique autour de l’enseignement des religions à l’école agite le Grand-Duché depuis quelques mois. Les initiateurs de la pétition « Fir de choix » (Pour le choix), qui s’opposent au remplacement du cours de religion en vigueur par un cours de valeurs, ont expliqué mercredi 26 novembre leur initiateurs aux députés et au ministre de l’Education nationale du Luxembourg, Claude Meisch.
Signée par plus de 25 600 personnes, la pétition, qui avait été remise fin septembre au président de la Chambre des députés, Mars Di Bartolomeo, demande le maintien en vigueur des cours tels qu’ils sont dispensés.
Actuellement, les élèves luxembourgeois ont le choix entre un cours d’éducation morale et sociale ou un cours d’instruction religieuse catholique, que la coalition gouvernementale (libéraux, socialistes, écologistes) entend remplacer par un cours de valeurs unique dès la rentrée 2016/2017. Pour les initiateurs la pétition, les parents et les enfants doivent avoir le droit de choisir sur ces questions existentielles.
Les représentants religieux unis contre le gouvernement
Les signataires de la pétition ne sont pas les seuls à s’opposer au projet du gouvernement.
Les représentants des communautés religieuses réclament un cours unique durant lequel toutes les religions seraient enseignées, et pas uniquement le catholicisme.Un mémorandum en faveur de l’élaboration conjointe d’un « cours des religions » dans l’enseignement public a notamment été signé mardi 18 novembre par le conseil des cultes conventionnés, en association avec l’Église néo-apostolique et la Shoura musulmane.
« Ce cours permettra de connaître les différentes religions et de développer une compréhension des multiples expressions du religieux : les différentes religions avec leurs croyances, leurs textes et traditions, leurs symboles, rites, fêtes et lieux de culte. Les élèves y seront initiés au dialogue », affirment les représentants des cultes dans un communiqué commun, tout en précisant que « la liberté de choix (…) à un cours de formation morale et sociale pourrait être maintenue ».
Le ministère de l’Éducation a jugé cette initiative « remarquable », mais le gouvernement n’entend pas pour autant renoncer à son projet de cours unique commun à tous les élèves, inscrit noir sur blanc dans son programme. Les religions n’en seront pas totalement absentes, puisque le cours de valeurs vise à « présenter de manière objective les grands courants religieux et philosophiques et d’éduquer les élèves aux valeurs qui fondent notre vivre ensemble ». « Le but étant de rendre les jeunes capables de faire leurs propres choix en exerçant leur esprit critique », a expliqué au quotidien luxembourgeois L’essentiel le ministère de l’Éducation.