La télévision d’Etat soudanaise a annoncé samedi 5 mars la mort d’Hassan al-Tourabi, une figure de l’opposition qui fut aussi l’éminence grise du régime du président Omar Al-Bachir avant leur rupture à la fin des années 1990. Le chef de file du Parti populaire du congrès est mort à l’âge de 84 ans des suites d’une crise cardiaque. Ses funérailles ont eu lieu à 8 heures locales dimanche.
Dans la soirée, une ambulance a transporté son corps de l’hôpital Royal Care de Khartoum où il avait été transféré le matin même à sa maison familiale dans la capitale soudanaise. Des centaines de ses partisans et membres de son parti étaient rassemblés devant, a indiqué un correspondant de l’AFP.
Chantre d’un panarabisme islamiste
Portant un turban blanc et une courte barbe grise, cet homme volontiers volubile, avait plusieurs fois été arrêté ces dernières années, sans jamais cesser ses critiques acerbes contre le pouvoir. Il avait été le seul responsable politique soudanais à avoir jugé en 2009 le président Al-Bachir « politiquement coupable » de crimes commis dans la province soudanaise du Darfour, en proie à la guerre civile.
Diplômé des facultés de droit de Khartoum, Londres et Paris-La Sorbonne, Hassan al-Tourabi accompagna, et même inspira selon certains, le coup d’Etat qui conduisit en 1989 le général Omar Al-Bachir à la tête du plus vaste pays d’Afrique.
Fondateur des Frères musulmans soudanais et chantre d’un panarabisme islamiste, cet idéologue n’a cessé d’étendre son influence. Il devint président du parlement et secrétaire général du Congrès national, le parti du président Al-Bachir, avant que leurs relations ne tournent à l’aigre en 1999.
Le Monde Afrique