Mosquée d’Allonnes : la dissolution des deux associations gérantes actée, voici pourquoi

 

Les deux associations gérantes de la mosquée d’Allonnes (Sarthe), fermée pour six mois fin octobre ont été dissoutes mercredi 5 janvier en Conseil des ministres, a annoncé Gérald Darmanin. L’Association allonnaise pour le juste milieu (AAJM) et Al Qalam « incitaient à la haine et entretenaient des relations avec la mouvance islamiste radicale », affirme via Twitter le ministre de l’Intérieur.

Selon le décret de dissolution paru le même jour que celui des Zouaves Paris, les deux associations gestionnaires de la mosquée « promeuvent une pratique radicale de l’islam, légitimant le recours du djihad armé, la mort en martyr ainsi que l’instauration de la charia et contribuent ainsi à la permanence d’une idéologie islamiste radicale et à la diffusion de thèses pro-djihadistes ».

L’enseignement « très radical et teinté de violence physique » dispensé au sein de l’école coranique gérée par les associations « valorise le djihad armé ainsi que la haine des juifs ou la mise à mort des homosexuels », indique le décret.

 

Un recours en vue déposé par les deux associations

Me Nabilla Asmane, avocate des deux associations, dénonce auprès de Ouest France. dissolution perçue comme le résultat d’une « justice parallèle ». « La justice administrative fait fi de l’enquête judiciaire. On n’essaye pas de savoir s’ils (les gérants des associations) sont coupables ou non, dans le cadre d’un débat contradictoire. »

L’avocate déplore aussi qu’aucun des dirigeants n’a pour l’instant été entendu dans le cadre de l’enquête judiciaire dirigée par la Direction territoriale de la police judiciaire d’Angers. « Si l’urgence n’est pas de les entendre, l’urgence ne devrait pas non plus être la dissolution des associations », a-t-elle souligné. Me Nabilla Asmane annonce qu’elle déposera un recours devant le Conseil d’État pour contester ce décret.

Sur les quelque 2 600 mosquées recensées en France, « 21 lieux de culte sont actuellement fermés, du fait de prescriptions administratives, d’une décision judiciaire, d’une reprise de bail, de travaux ou d’une fermeture administrative », selon le ministère de l’Intérieur, tandis que six font l’objet d’une instruction en vue d’une possible fermeture.

Saphirnews

F. Achouri

Sociologue.

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