Le regain de violence en cours en Irak met en danger le patrimoine culturel de ce pays dont la destruction constitue « un crime de guerre », a déclaré mardi la directrice de l’Unesco, Irina Bokova.
« J’appelle tous les acteurs à éviter toute forme de destruction du patrimoine culturel, notamment des sites religieux », a écrit Mme Bokova dans un communiqué, réagissant à l’offensive menée depuis une semaine par des insurgés en Irak. « Leur destruction intentionnelle est un crime de guerre et un coup porté à l’identité et à l’histoire du peuple irakien », a-t-elle poursuivi. « Leurs auteurs doivent être tenus pour responsables de leurs actes ».
La directrice de l’Unesco, dont le siège est à Paris, « appelle tous les Irakiens à faire front pour protéger le patrimoine culturel de leur pays ». « Il est un témoignage unique de l’humanité, des origines de notre civilisation et de la coexistence interethnique et interreligieuses », a-t-elle dit.
En une semaine, les jihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL, ou Daech), un groupe extrémiste déjà très actif en Syrie voisine, ont pris le contrôle de la deuxième ville d’Irak, Mossoul, d’une grande partie de sa province Ninive (nord), de Tikrit et d’autres secteurs des provinces de Salaheddine, Diyala (est) et Kirkouk (nord). Cette crise tend les relations entre les trois principales communautés du pays: les Arabes chiites et sunnites et les Kurdes et met en danger en particulier les sites religieux.
L’appel de Mme Bokova intervient alors que le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco a entamé dimanche soir à Doha sa réunion annuelle au cours de laquelle de nouveaux monuments pourraient être placés sur la liste des sites en péril.
AFP