La mosquée de Poitiers, en cours de construction, a été la cible d’un incendie volontaire, dimanche 11 janvier, dans la soirée. Les riverains, alertés par d’épaisses fumées, ont prévenu les pompiers. Rapidement sur les lieux, ils ont circonscrit l’incendie, qui n’a occasionné que peu de dégâts.
« Une personne s’est introduite dans l’enceinte générale en construction, et a mis le feu à des panneaux d’isolation en polystyrène », raconte à Saphirnews Boubaker El Hadj Amor, le responsable de la mosquée de Poitiers, qui a porté plainte dans la journée.
La préfète de la région, Christiane Barret, s’est rendue sur place mais n’a pas commenté l’affaire, qui fait l’objet d’une enquête est en cours. Elle a néanmoins annoncé la mise en place d’un dispositif de surveillance. « J’ai eu l’assurance de la préfète qu’une surveillance permanente serait assurée par la police et la gendarmerie » devant la mosquée, nous indique l’imam. « Nous aussi, nous allons nous doter d’un système de vidéosurveillance et d’un ou plusieurs garde-chiens », poursuit-il.
Trois jours plus tôt, la même mosquée avait été couverte d’un tag raciste. « On est passé du tag à l’incendie, on peut passer de l’incendie à autre chose encore », s’inquiète Boubaker El Hadj Amor. Après les attentats à Paris, la situation « se déchaîne », se désole-t-il.
« On n’a pas à avoir peur a priori, mais nous sommes devant une réalité », constate-t-il, soulignant qu’il s’agit du quatrième acte islamophobe visant la mosquée en trois ans. « C’est probablement un acte isolé, mais cela reste inquiétant. Trois personnes peuvent suffire à ébranler le pays… », en référence aux auteurs des attaques perpétrés ces derniers jours, note l’imam. Les actes islamophobes se sont multipliés en France après l’attaque contre Charlie Hebdo, faisant monter l’inquiétude parmi les musulmans.
Saphirnews