Quand le Qatar honorait Michèle Alliot Marie d’un cadeau sompteux

En décembre 2013, Ali Bin Fetais Al-Marri ministre de la « Justice » du Qatar offre un magnifique sabre à la fille de Saint Jean-de-Luz. Un sabre au poil. Et tranchant. Et incrusté de diamants

 

quand-le-qatar-honorait-michele-alliot-marie-dun-cadeau-sompteux          En décembre c’est encore le plein été à Doha, des beaux jours ces 5 et 6 du mois de Noël, en 2013. Michèle Alliot-Marie, Garde des Sceaux d’un Nicolas Sarkozy qui a sous-traité sa politique proche orientale au Qatar, débarque au pays des pêcheurs de perles. Michèle peut donc porter robes à fleurs et soie légère. Elle s’en vient ici pour rétablir l’ordre après le chaos semé sur place par les délirantes promesses de la ministre qui l’a précédée place Vendôme, l’incroyable Rachida Dati.

Se comportant comme la propriétaire de son administration, et pourquoi pas comme la reine de France, Rachida qui, à titre privé, fais d’incessantes navettes entre Paris et Doha, a tout promis à l’émir, par exemple la création d’une annexe de l’École de la Magistrature, institution historique qui fait la gloire de Bordeaux. Avec Rachida, la Qatar va devenir une annexe du palais de justice de Paris, et plein de projets de la même eau. Tant pis si le droit est inconnu au Qatar, pays de dictature. Comme la blague est allée trop loin, Sarkozy a été obligé de siffler la fin de la récré. A MAM de représenter la sagesse.

Ligne jaune

Avec ce sourire qui lui vient en rictus dès qu’elle aperçoit un dictateur dans son champ de vision, MAM rassure l’émir un peu affolé par les effets de jupon de Rachida. Alliot-Marie rassure Doha, le Qatar est bien un pays de rêve que le gouvernement français adore. Mais de là à former des magistrats sur la bonne façon d’appliquer la charia, il y a un pas que même Sarko ne peut franchir. On s’embrasse, on s’aime, mais plutôt que de partir dans un droit impossible, en connivence, on décide de rester dans le tordu.

Pour sceller la nouvelle entende, pas rancunier de passer de Rachida à Michèle, Ali Bin Fetais Al-Marri ministre de la « Justice » et procureur offre un magnifique sabre à la fille de Saint Jean-de-Luz. Un sabre au poil. Et tranchant. Qui pourrait remplacer la guillotine en cas d’urgence. Rien que l’étui de bois précieux vaut une fortune. Et la poignée du sabre, et son fourreau son incrustés de pierres. Pour MAM, ce sabre semble être le plus beau jour de sa vie. Bizarrement, si la ministre à bien reçu ce royal cadeau, rien n’indique que, selon la règle, elle l’a laissé en partant dans les trésors de la place Vendôme. Sûrement une étourderie. MAM à besoin de se concentrer, en amie de Ben Ali elle se prépare à mobiliser toute son énergie pour défendre son ami de Carthage, bientôt dans la tourmente du « printemps ».

Le Qatar étant le nid de la fidélité politique, même jetée aux orties de l’Europe, à Bruxelles, MAM reste une amie. En mai 2013, accompagnée de POM, son compagnon mais aussi de Patrick Balkany, d’Eric Woerth, de Malek Bouthi et d’Enrico Macias, la dame au sabre est ici au clair.

Et jamais ingrate, la MAM. Ainsi en janvier 2015, qui dépose en cachette un gentil amendement devant le Parlement européen ? C’est MAM. Et elle a bien raison, voilà que des députés européens, très mal élevés, ont décidé de dénoncer le Qatar et autres pays du Golfe, et l’Arabie Saoudite comme des états qui ne respectent pas les Droits de l’homme. Heureusement qu’avec son sabre MAM est le grognard qui veille sur la réputation du Qatar. A après cela d’aucun d’étonnent que les français se méfient des politiciens ! On se demande pourquoi ?

 

Mondafrique

 

F. Achouri

Sociologue.

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