Trois chrétiens tués en Egypte devant une église

Une petite fille de huit ans, une femme et un homme ont été tués dans l’attaque dirigée contre un groupe qui venait d’assister à un mariage dans une église du quartier d’Al-Warak, dans le nord du Caire. Selon un communiqué du ministre de l’Intérieur, « deux hommes sont arrivés à moto et l’un d’entre eux a ouvert le feu ».

Il s’agit du premier attentat contre des chrétiens perpétré au Caire depuis la destitution par l’armée égyptienne du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet.

Douze blessés

Un responsable du ministère de la Santé a confirmé que trois personnes étaient mortes dans l’attentat, mais a révisé en hausse le nombre de blessés, de neuf à douze.

Ce responsable, Ahmed al-Ansari, a dit à l’AFP que quatre d’entre eux étaient dans un état critique et a de plus estimé que le nombre de blessés risquait d’augmenter.

Les chrétiens égyptiens, des Coptes en majorité, sont régulièrement la cible d’attaques depuis le renversement du président Morsi et surtout depuis l’évacuation par la force, le 14 août, de deux places de la capitale occupées par ses partisans.

Les coptes régulièrement menacés

Les islamistes accusent les Coptes d’avoir soutenu le coup de force de l’armée contre Mohamed Morsi, qui appartient à la confrérie des Frères musulmans et a été le premier président élu démocratiquement en Egypte.

Les Coptes, qui représentent 6 à 10% des 85 millions d’Égyptiens, se sont régulièrement plaints de discrimination , notamment sous la présidence de M. Morsi.

Dans un rapport publié le 9 octobre, Amnesty International a affirmé que les forces de sécurité égyptiennes ont échoué à protéger les Coptes visés par des attaques après la sanglante répression des partisans de Morsi.

Selon l’organisation de défense des droits de l’homme basée à Londres, plus de 200 propriétés détenues par des chrétiens ont été attaquées, 43 églises sérieusement endommagées et plus de quatre personnes tuées depuis le 14 août.

« Une réaction violente contre la communauté copte aurait dû être anticipée. Or les forces de sécurité ont échoué à éviter les attaques et mettre un terme aux violences« , a estimé Amnesty.

Pour Human Rights Watch, les deux provinces les plus touchées ont été Minya et Assiout, dans le centre du pays.

Le président destitué sera jugé à partir du 4 novembre pour « incitation au meurtre » de manifestants, un procès qui pourrait attiser encore davantage les tensions en Égypte.

 

Source : La Croix

 

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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