Le Collectif contre l’islamohobie en Belgique (CCIB) s’est livré à son propre recensement des faits les plus graves envers les musulmans. Ses chiffres corroborent ceux, plus officiels, du centre interfédéral belge pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme.
« La partie visible de l’iceberg »
Le CCIB a limité son recensement aux faits jugés les plus graves, ceux qualifiés de crimes ou délits de haine envers la communauté musulmane. Il s’agit d’incitation à la haine, de coups et blessures ou de dégradations de lieux de culte. Les simples préjugés ou stéréotypes ne sont donc pas pris en compte.
Pour le CCIB, on est passé de 5 et 4 faits en 2012 et 2013 à 28 en 2015. La progression est sensible mais le chiffre relativement peu élevé interpelle. Hajib El Hajjaji, vice-président du Collectif contre l’islamophobie en Belgique, explique: « Pour qu’ils puissent être recensés, il faut que les faits nous soient rapportés par des volontaires de notre association ou des internautes, et que nous puissions avoir une preuve, comme une copie écran ou un lien internet. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg, on sait très bien qu’au-delà de ces 28 cas il y a énormément de propos haineux sur internet en lien avec les musulmans ou l’islam en ce moment. »
Une progression quasi linéaire ces dernières années
Plus officielles, les statistiques du Centre interfédéral de lutte contre le racisme révèlent la même tendance. Les actes qualifiés d’islamophobes affichent une progression quasi-linéaire entre 2011 et 2014, passant de 95 à 185. Entre autres recommandations pour enrayer le phénomène, le collectif préconise une lutte plus efficace contre les propos haineux sur internet et dans la vie quotidienne.
RTBF.be