Samantha Elauf veut obtenir justice pour s’être vu refuser un poste de vendeuse dans un magasin de la marque Abercrombie & Fitch, à Tulsa (Oklahoma). La célèbre enseigne américaine de prêt-à-porter, où règne le diktat de l’apparence physique avec des habits qui ne sont destinés qu’aux personnes filiformes, est accusée de discrimination religieuse pour ne pas avoir recruté la jeune femme, alors âgée de 17 ans en 2008, en raison de son voile.
Cinq ans se sont passés depuis sa plainte déposée par l’Agence fédérale pour l’égalité devant l’emploi (EEOC) contre la marque de vêtements. Entre-temps, la justice, qui avait donné raison à la jeune femme en première instance, l’avait ensuite déboutée au profit d’Abercrombie.
La cour d’appel a estimé que la loi fédérale de 1964 de protection des droits civiques, qui interdit la discrimination religieuse à l’embauche, ne s’appliquait pas dans ce cas, car la candidate n’avait pas fait de demande explicite d’aménagement du règlement d’Abercrombie en fonction de sa confession. L’enseigne, pour se justifier, juge que le port du voile par des salariées de son groupe aurait un impact négatif sur son image, sa marque et ses ventes.
Le nouveau procès devant la Cour suprême des États-Unis s’ouvre dès mercredi 25 février. Samantha Elauf est soutenue par une coalition d’organisations religieuses mais aussi par le gouvernement de Barack Obama, qui a lui-même déposé le recours devant la Cour suprême via l’EEOC. Le verdict de la Cour suprême est attendu pour le mois de juin.
Saphirnews