Depuis janvier 2023, les 600 élèves des écoles maternelles et élémentaires de Morières-lès-Avignon, une commune située dans l’est d’Avignon, dans le Vaucluse, ne bénéficient plus de choix à la cantine. Fini les repas de substitution, un seul et unique menu est proposé. Seuls les enfants allergiques pourront, sur présentation d’un certificat médical, continuer à apporter leur propre nourriture. Une discrimination qui touche en priorité les familles musulmanes de la commune.
Les parents ont été informés mi-novembre 2022 par un courrier glissé dans le carnet de correspondance de leurs enfants. Le maire explique qu’il s’agit juste d’économiser sur la facture car les finances de la commune sont bousculées par l’inflation. De cette façon, il n’y a pas cumul « des achats de denrées alimentaires différents, des stockages différents et la multiplications des menus et donc du travail en cuisine ». Grégoire Souque, le premier édile, précise à BFM TV que toute cette affaire « est une tempête dans un verre d’eau. Et ça ne touche que très peu de personnes ».
De son côté, Anne Vitard, représentante des parents d’élèves, affirme que cette décision va concrètement engendrer une baisse de la consommation de viande chez les enfants des familles musulmanes : « Ca veut dire que les enfants qui, pour la plupart, ne savent pas discerner le porc d’une autre viande, auront pour consigne de ne plus manger de viande. » Officiellement, le maire veut juste tenir l’engagement de campagne de ne pas augmenter le prix de la cantine, tout en minimisant l’impact pour le budget de la commune.
Mais l’opposition dénonce une décision arbitraire et non concertée qui vise plutôt à contenter l’électorat du parti d’extrême droite. « Il n’y avait qu’un ou deux repas de substitution par mois », affirme Annick Dubois, l’élue socialiste à la mairie. « Il y a juste une certaine population que monsieur le maire n’accepte pas. C’est une discrimination pour les musulmans mais aussi pour tous les autres parents ». La conseillère municipale d’opposition songe à saisir la préfecture, le Défenseur des droits des enfants, voire le tribunal administratif pour faire revenir le maire sur sa décision. La loi ne crée toutefois pas obligation aux collectivités territoriales de proposer un menu de substitution.
Saphirnews