Israël renonce à un projet controversé d’expulsion de migrants africains

Le gouvernement avait prévu de donner le choix aux migrants de quitter Israël d’ici à début avril ou d’aller en prison indéfiniment.

 

Israël a dû faire machine arrière face au tollé. Le gouvernement a annoncé lundi 2 avril avoir annulé un projet controversé d’expulsion de migrants africains et signé un accord avec l’ONU pour la réinstallation d’une partie de ces migrants dans des pays occidentaux. « Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et Israël sont arrivés à un accord permettant le départ d’au moins 16 250 migrants africains vers des pays occidentaux, tandis que l’État d’Israël réglera le statut de ceux qui resteront sur place », indique un communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le gouvernement israélien avait prévu de donner le choix aux migrants de partir d’ici début avril – soit pour leur pays d’origine, soit pour un pays tiers – ou d’aller en prison indéfiniment. Ce plan gouvernemental a suscité de nombreuses critiques, notamment du Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). Selon le ministère de l’Intérieur israélien, 42 000 migrants africains, principalement originaires du Soudan et d’Érythrée, vivent en Israël, dont la moitié – des femmes et des enfants – n’étaient pas menacés par ce plan.

Annulation immédiate

Ces migrants africains sont arrivés très majoritairement après 2007 en s’infiltrant à partir du Sinaï égyptien. La frontière à l’époque poreuse avec l’Égypte a depuis été rendue quasiment hermétique. Ils se sont installés en nombre dans les quartiers pauvres de Tel-Aviv. « L’accord signé avec le HCR permet l’annulation immédiate de l’expulsion vers un pays tiers comme prévu dans le plan précédent », précise le bureau du Premier ministre. Des milliers de migrants africains devraient obtenir un statut leur permettant de légaliser leur situation en restant en Israël, selon le communiqué.

 

AFP

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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