La mort de Clément, un militant d’extrême gauche agressé mortellement à Paris mercredi 5 juin par des skinheads, a suscité l’émoi de toute la classe politique.
Rabia n’a pas eu cette même attention, loin de là. Cette jeune fille de 17 ans a été agressée le 20 mai dernier à Argenteuil, en banlieue parisienne, par deux individus aux crânes rasés décrits comme des skinheads. Fort heureusement, elle s’en est sortie mais reste traumatisée.
Après avoir été insultée, l’un des deux hommes lui a arraché son voile par derrière et l’a mis à terre avant de la rouer de coups tandis que son complice riait de la scène. Seule l’intervention d’une tierce personne aura permis de mettre fin à la violente agression de Rabia. A l’hôpital, la jeune victime s’est vu prescrire un arrêt de travail de sept jours.
La Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI) a condamné, jeudi 6 juin, « avec fermeté et colère l’agression islamophobe et ignoble » et a mis à disposition un avocat pour défendre son cas. L’association dénonce par ailleurs l’attitude de la police qui n’a guère pris au sérieux sa plainte ainsi que celle de la mairie d’Argenteuil pour avoir essayé, selon la CRI, de « dissuader la famille de parler de cet acte ignoble prétextant le risque d’émeutes en banlieue ».
« Nous appelons le président de la République à prendre ses responsabilités en condamnant publiquement l’islamophobie dont la classe politico-médiatique est amplement responsable. Enfin, nous appelons les citoyens français de confession musulmane, abandonnés par la République à s’auto-organiser pour défendre leurs lieux de culte, leurs cimetières et leurs enfants face à cette vague islamophobe sans précédent et dont 95% des auteurs restent impunis et non recherchés sérieusement », fait savoir l’association.
Les femmes musulmanes portant le voile sont aujourd’hui les premières victimes des actes islamophobes en France.
Source : Saphirnews