Vingt coptes égyptiens enlevés en Libye

Le cardinal Leonardo Sandri appelle à « secouer » la communauté internationale « pour arrêter les violences et les guerres qui bouleversent » le Moyen-Orient

 

La Libye est en proie à des violentes attaques de groupes armés, principalement les islamistes d’...  Vingt chrétiens coptes égyptiens ont été enlevés ces derniers jours à Syrte (centre), a annoncé samedi 3 janvier une source proche du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale.

Treize d’entre eux ont été enlevés samedi et sept autres dans les jours précédents, a précisé cette source, mettant en cause la milice islamiste Ansar Asharia, classée organisation terroriste par l’ONU.

Les circonstances dans lesquelles ces 20 personnes ont été enlevées n’étaient pas claires dans l’immédiat, ni leur identité mais la même source a assuré qu’il s’agissait de coptes égyptiens.

De nombreux Égyptiens travaillent en Libye

Plusieurs coptes égyptiens et d’autres étrangers de confession chrétienne ont déjà été victimes d’enlèvements et d’assassinats dans ce pays, où travaillent des dizaines de milliers d’Égyptiens notamment dans les secteurs de la construction et de l’artisanat.

Un médecin égyptien et son épouse, tous deux coptes, ont notamment été assassinés le 23 décembre à Syrte. Leur fille de 13 ans, enlevée par les assaillants, avait été retrouvée morte deux jours plus tard.

Ville côtière située à 500 km à l’est de la capitale Tripoli, Syrte est sous le contrôle de groupes armés, principalement les islamistes d’Ansar Asharia mais aussi la coalition Fajr Libya, qui regroupe notamment des milices islamistes et qui a pris Tripoli en août.

« Secouer » la communauté internationale

Dans L’Osservatore Romano du 3 janvier, le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales a appelé à « secouer » la communauté internationale « pour arrêter les violences et les guerres qui bouleversent » le Moyen-Orient.

« Le Moyen-Orient ne répondrait plus à sa réalité historique si venait à manquer la présence chrétienne », a affirmé le cardinal argentin, qui rappelle que, dans sa récente lettre aux chrétiens d’Orient, le pape François exprimait sa conviction qu’il n’est pas possible de se résigner à un Moyen-Orient sans chrétiens.


« Comment peut-on soutenir les communautés locales pour aider les populations à ne pas abandonner leur terre ? », s’interroge le responsable des chrétiens d’Orient au Vatican.

Selon lui, la communauté internationale peut « arrêter la violence, la haine, la guerre et faire en sorte que la liberté religieuse et le droit de vivre et d’exister soient garantis à tous sans distinctions. C’est donc un grand désir que le Moyen-Orient ne reste pas sans chrétiens ».

Sans eux, « il s’agirait d’un autre Moyen-Orient qui ne répondrait pas à son identité historique et à toute la richesse que la présence chrétienne représente pour cette région », conclut le cardinal Sandri.

 

La Croix

F. Achouri

Sociologue.

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