Le premier ministre égyptien, Ibrahim Mahlab, a révélé que le président Abdel Fattah al-Sisi en personne avait décidé la construction, aux frais de l’État, d’une église dédiée « aux martyrs de Libye », les 21 jeunes coptes assassinés par l’État islamique. Cette église devrait être édifiée dans la ville de Minya, dans la région dont provenait la majeure partie des coptes décapités par les djihadistes, annonce l’agence vaticane Fides. En outre, par décret présidentiel, les familles des victimes du terrorisme islamiste recevront un dédommagement financier et deviendront titulaires d’une pension mensuelle.
Le président égyptien avait déjà manifesté sa proximité avec les coptes endeuillés en se rendant lundi 16 février, au lendemain de la diffusion par l’État islamique de la vidéo montrant le meurtre des jeunes Égyptiens enlevés en Libye, à la cathédrale Saint-Marc, dans le quartier populaire d’Abassyiah au Caire, pour présenter ses condoléances au pape Tawadros. Il avait aussi décrété sept jours de deuil national.
« Le sceau de leur martyre »
Les coptes exécutés par les djihadistes de l’État islamique en Libye sont morts en prononçant le nom du Christ, a expliqué à l’agence Fides Mgr Antonios Aziz Mina, évêque copte catholique de Gizeh.
« La vidéo qui montre leur exécution a été construite comme une mise en scène cinématographique terrifiante, dans le but de répandre la terreur, a-t-il confié. Et pourtant, dans ce produit diabolique de la fiction et de l’horreur sanguinaire, on voit que certains des martyrs, au moment de leur mise à mort barbare, répètent “Seigneur Jésus-Christ”. Le nom de Jésus a été le dernier mot qui est venu sur leurs lèvres. Comme dans la passion des premiers martyrs, ils s’en sont remis à Celui qui, peu après, les aurait accueillis. Ils ont ainsi célébré leur victoire, une victoire qu’aucun bourreau ne pourra leur enlever. Ce nom murmuré au dernier instant a été comme le sceau de leur martyre. »
De son côté, le Conseil d’Églises chrétiennes en France (Cecef) a publié vendredi 20 février un communiqué, disant partager « la douleur de la communauté copte d’Égypte après l’assassinat de 21 de ses membres » et condamnant « avec force ces meurtres abjects ». Les coprésidents du Cecef, le pasteur François Clavairoly, le métropolite Emmanuel, et Mgr Georges Pontier, invitent « tous les chrétiens à prier pour la sécurité des chrétiens du Moyen-Orient et pour la paix dans cette région. »
La Croix