En pleine affaire Khashoggi, Neom, le projet titanesque et écolo voulu par Mohammed Ben Salmane, a dévoilé son conseil consultatif où siégeront Marc Andreessen, Travis Kalanick et Masayoshi Son.
Qui dit projet pharaonique, dit équipe de choc. Saudi press agency, l’agence de presse officielle de l’Arabie saoudite, a indiqué en début de semaine que le projet de mégalopole du futur Neom venait de constituer son conseil consultatif.
Cet « advisory board » est composé de 18 membres et y figurent plusieurs pointures de la tech, dont l’ancien patron d’Uber Travis Kalanick, le pionnier du Web et investisseur Marc Andreessen ou encore Masayoshi Son, PDG de SoftBank depuis 1981. Un temps cité, Jony Ive, chef de la conception chez Apple, a finalement été retiré de la liste.
D’autres personnalités, comme Andrew Liveris (ancien PDG de Dow Chemical Company), Neelie Kroes (ancienne commissaire européenne à la Concurrence) ou encore Alexandra Cousteau, militante écologiste et fille de l’explorateur français, siégeront dans ce conseil de star.
250 fois la taille de Paris
En s’entourant de grands noms, l’Arabie saoudite veut donner un gage de sérieux à son chantier fou, dans lequel 500 milliards de dollars devraient être engloutis. Un coup de com’ à un projet annoncé voici quelques mois.
La future mégalopole, qui sera établie au nord-ouest du royaume, devrait s’étendre sur 26.500 kilomètres carrés, soit 250 fois Paris. Aucune date d’achèvement des travaux n’est données pour ce projet 100 % écolo, qui promet d’immenses espaces verts, des voitures autonomes et de l’énergie propre. Le royaume espère y développer les secteurs de l’énergie, la biotechnologie du divertissement et du numérique.
Le projet s’inscrit pleinement dans le programme de diversification économique « Vision 2030 » lancé un an plus tôt par Mohammed Ben Salmane, le prince héritier d’Arabie saoudite. Celui que l’on surnomme « MBS » espère diversifier l’économie du pays, droguée à la rente pétrolière.
La divulgation de ce conseil de stars ne tombe pas au meilleur moment pour ses membres, alors que la tension monte entre Riyad et Washington après la disparition d’un journaliste et dissident saoudien, en Turquie. Très critique envers le régime, il s’était exilé aux Etats-Unis l’an dernier, et rédigeait occasionnellement des articles pour le Washington Post.
Les Echos.fr