À Bruxelles, des écoles suspendent les cours de religion et de morale

Le désormais célèbre « enseignement pédagogique alternatif » ou EPA, qui permettra aux enfants qui le souhaitent d’échapper aux cours de religion ou de morale, n’a décidément pas fini de faire parler de lui.

Nous apprenions vendredi que l’école primaire des Pagodes de la Ville de Bruxelles avait demandé à ses enseignants de religion et de morale de ne pas débuter leurs cours d’ici la fin du mois, mais d’organiser plutôt des heures de surveillance.

A l’école en question, la secrétaire, qui ne peut nous aiguiller vers la directrice, hésite dans sa réponse, expliquant que rien de tel n’avait été demandé aux enseignants. Au cabinet de l’échevine de l’Instruction publique Faouzia Hariche (PS), on est plus direct. « Bien sûr que nous avons demandé que les cours de religion et de morale ne soient pas entamés. C’est le cas dans nos autres écoles aussi (qui encadrent 8 000 élèves, NdlR) . Les parents ont jusqu’au 15 septembre pour remettre un formulaire précisant quel est le cours (EPA, morale ou religion) qu’ils souhaitent que leur enfant suive, il est donc logique que nous attendions leur réponse. »

Une situation transitoire

Au cabinet de la ministre de l’Éducation Joëlle Milquet (cdH), on est cependant étonné. « La tradition est que le cours se donne dès le début de l’année selon le choix de l’élève de l’année précédente« , y explique-t-on.

A l’école des Pagodes, certains parents n’en démordent pas. « Si l’école a fait ce choix, c’est simplement parce qu’elle espère avoir un maximum d’enfants qui choisissent l’EPA au détriment des cours de religion et de morale. Elle sait bien que cela ne risque pas d’être le cas et elle suspend donc les cours, craignant qu’ils convainquent les enfants d’y rester. Un certain milieu laïcard fait tout pour que soient abandonnés les cours philosophiques. »

Au sein des pouvoirs organisateurs, d’autres privilégient une lecture différente. « Certes, la tradition veut que l’on donne à l’enfant le cours qu’il a suivi précédemment, mais avec l’introduction du cours d’EPA nous sommes dans une période transitoire et exceptionnelle. En fait, la ministre n’ayant pas donné de consignes claires, on remarque que chaque pouvoir organisateur interprète le décret comme il l’entend. C’est inquiétant car tous les enfants ne sont donc pas logés à la même enseigne. »

 

La Libre.be

 

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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