Abus de biens sociaux, blanchiments, pressions exercées sur des organismes de protection sociale… Vendredi 4 juin, Hocine Drouiche a été condamné par la justice à 12 mois de prison avec sursis et cinq ans d’interdiction de gérer une société. Selon des informations du Midi Libre, l’imam de Nîmes a été convoqué pour s’expliquer sur des faits d’escroquerie auprès d’organismes sociaux et de faits d’abus de bien sociaux par le tribunal correctionnel de Nîmes. Il lui est reproché plus précisément d’avoir indument perçu des prestations sociales entre mars 2015 et février 2017, et entre mars 2019 et octobre 2020.
L’imam, originaire d’Algérie, est également accusé d’avoir effectué des retraits et des achats sur le compte d’une société de fruits et légumes dont il était le gérant. L’enquête a démontré qu’il avait perçu au nom de cette société, qui s’est par ailleurs constitué partie civile, 9 000 euros d’aides « versées par l’Etat dans le cadre du Covid », a rappelé l’avocat de la société plaignante. « J’ai pensé que cet argent était à moi », s’est défendu le religieux, qui a huit enfants à charge, épinglé notamment pour la réservation d’un voyage à La Mecque d’une valeur de 1 500 euros.
Des pressions exercées par de hauts fonctionnaires sur les plaignants
La Caisse d’allocations familiales (CAF) et le département du Gard se sont eux aussi portés parties civiles dans cette affaire au cours de laquelle la justice a également examiné le montage d’un « faux dossier d’aides au logement », l’escamotage de revenus pour bénéficier du Revenu de solidarité active (RSA) ou encore la non-déclaration de sommes en provenance de l’ambassade de l’Algérie. S’ajoutent à ces infractions, rapporte Midi Libre, des pressions exercées par de hauts fonctionnaires sur les organismes lésées pour éviter toute poursuite judiciaire.
Pour sa défense, Hocine Drouiche a déclaré avoir eu de nombreuses déconvenues professionnelles et s’être fait viré de deux emplois à cause de ses positions contre « l’extrémisme religieux ». « J’ai défendu les valeurs de la République, j’ai été confronté à un chemin de haine, je savais que je serai confronté à un chemin difficile. (…) Jusqu’à maintenant, je suis menacé de mort », a-t-il affirmé devant le président du tribunal correctionnel de Nîmes, Jean-Michel Perez.
Des arguments hors de propos qui n’ont absolument pas convaincu le magistrat qui l’a jugé coupable de toutes les infractions pour lesquelles il était poursuivi. Hocine Drouiche, figure contestée par des musulmans tant au niveau local que national, par ailleurs vice-président de la Conférence des imams fondée par Hassen Chalghoumi, avait été placé en garde à vue en décembre 2020 dans le cadre de cette affaire avant d’être libéré après avoir reconnu les faits selon Le Point. En revanche, son épouse a obtenu une relaxe pour l’ensemble des infractions reprochées.