Au moins 11 morts dans un double attentat-suicide au Cameroun

Le bilan du premier attentat de Boko Haram sur le sol camerounais est lourd. Au moins 11 personnes ont été tuées dimanche soir lors d’un double attentat-suicide dans la ville de Fotokol, dans l’extrême nord du Cameroun, en proie aux islamistes de Boko Haram, a affirmé lundi 13 juillet une source proche des services de sécurité camerounais.

Selon cette source, deux femmes kamikazes se sont fait exploser à quelques secondes d’intervalle à proximité d’un camp de l’armée camerounaise basé à Fotokol.

« Nous avons entendu une forte détonation. Nous avons d’abord cru à un obus tiré depuis le Nigeria par Boko Haram, mais il s’agissait d’une femme qui s’est fait exploser (…), elle se dirigeait vers le camp du bataillon d’intervention rapide de l’armée camerounaise [où sont basés des soldats camerounais et tchadiens]. Quelques instants après, une autre explosion s’est produite dans des conditions similaires à environ 50 m [de la première] ».

 

Selon un officier de police camerounais, les deux femmes se sont fait exploser aux environs de 19 heures locales (18 heures en France), dans un premier temps « à l’entrée du camp », puis dans un quartier voisin « où les habitants ont l’habitude de se regrouper le soir » pour la rupture du jeûne du ramadan.

Le président camerounais Paul Biya a condamné avec fermeté ces attentats « lâches et odieux » et « a donné aux forces de défense et de sécurité des instructions fermes sur les mesures à prendre en vue d’une sécurisation accrue de notre pays », selon un communiqué de la présidence lu à la radio d’État.

Le premier attentat-suicide sur le sol camerounais

Depuis deux ans, les insurgés nigérians ont multiplié raids meurtriers et enlèvements dans cette région frontalière du Nigeria, mais c’est la première fois qu’un attentat-suicide se produit en territoire camerounais. Un militaire tchadien fait partie des victimes, selon des sources sécuritaires à N’Djamena.

Vendredi, huit personnes réfugiées à Fotokol avaient été tuées par des insurgés islamistes à Gamboru, ville voisine située de l’autre côté de la frontière où Boko Haram reste actif, alors qu’elles étaient retournées inspecter leurs maisons endommagées.

L’armée tchadienne, qui participe en première ligne à une opération militaire régionale pour combattre le groupe islamiste nigérian, avait repris Gamboru en février à Boko Haram. Mais les insurgés profitent régulièrement de l’absence des forces de sécurité nigérianes dans la ville pour y mener de nouvelles attaques meurtrières.

 
Le Monde Afrique

F. Achouri

Sociologue.

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