Après des mois d’une sanglante répression israélienne contre Gaza, les appels au cessez-le-feu immédiat ont enfin trouvé un écho au Conseil de sécurité de l’ONU. Une résolution visant à la mise en œuvre d’une trêve pour le mois du Ramadan, deux semaines après le début du jeûne, a été adoptée, lundi 25 mars, par 14 voix pour et une abstention, celle des Etats-Unis qui bloquaient jusque-là tout texte en ce sens.
La résolution, qui exige aussi « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages » et la « levée de tous les obstacles » à l’arrivée d’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne, a aussitôt été balayée par Israël, qui refuse toute trêve. Les autorités, qui n’ont jamais appliqué une quelconque résolution renvoyant Israël à ses responsabilités de puissance occupante, ne se privent pas de tirer à boulets rouges sur les Nations unies. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a récemment qualifié sur X l’ONU d’« organisation antisémite (…) qui abrite et encourage le terrorisme ».
Pour témoigner de sa colère, Israël a annulé l’envoi d’une délégation à Washington. En réponse, la Maison Blanche a indiqué, via un porte-parole, que son abstention ne représentait « pas un changement de cap ». Son soutien à Israël reste intact. « Il s’agit d’une résolution non contraignante », a d’ailleurs affirmé plus tard le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, à la presse. Pourtant, selon la Charte des Nations unies, les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité sont contraignantes.
Toutefois, l’ONU n’a pas les moyens de les faire respecter. Par ailleurs, aucune panoplie de sanctions à l’encontre d’Israël n’est en vue pour permettre l’application du cessez-le-feu immédiat, au grand dam des habitants de Gaza qui voient encore leurs souffrances si peu prises en compte par la communauté internationale. Plus de 32 000 personnes ont été tuées à Gaza depuis octobre 2023.
« Il n’y a pas une minute à perdre. Les autorités israéliennes doivent immédiatement mettre fin à leur campagne brutale de bombardements à Gaza et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire », a affirmé Agnès Callamard, présidente d’Amnesty International. « À Gaza, les Palestiniens et Palestiniennes risquent d’être victimes d’un génocide. (…) Cette résolution doit s’accompagner d’un changement au niveau de la pression politique, notamment par le biais d’un embargo immédiat et complet sur les armes, afin de mener à un arrêt permanent des combats et de changer à plus long terme la difficile situation sur le terrain. » Pour le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, « Cette résolution doit être mise en œuvre. Un échec serait impardonnable ».
Saphirnews