En Angleterre, l’ordination de femmes évêques autorisée

Réunie en synode général à York, l’Église anglicane d’Angleterre a autorisé, lundi 14 juillet, l’ordination de femmes évêques, au terme de cinq heures de débat. La première femme évêque pourrait être ordonnée en début d’année prochaine.

Votée par 152 voix pour, 12 contre, et 5 abstentions, la décision devra ensuite être avalisée par le Parlement britannique et recevoir l’approbation de la reine Élisabeth II, qui reste par tradition chef de l’Église anglicane. La réforme devra ensuite revenir devant un autre synode général au mois de novembre pour être définitivement entérinée, une procédure qui ne devrait être qu’une formalité.

L’Église anglicane ordonne déjà des femmes prêtres depuis 1992. Ces dernières représentent aujourd’hui un tiers du clergé. Elles pouvaient déjà devenir évêques dans d’autres branches de l’Église anglicane, notamment aux États-Unis, au Canada, au Pays de Galles ou en Afrique du Sud, mais en Angleterre, la réforme suscitait la controverse depuis des années.

Pour Justin Welby, archevêque de Canterbury et chef spirituel des 80 millions d’Anglicans dans le monde, cette décision « est l’achèvement de ce qui a commencé il y a plus de vingt ans avec l’ordination des femmes comme prêtres. Je suis ravi du résultat d’aujourd’hui ». Il avait estimé qu’un nouveau vote « non » ne serait pas compris par l’opinion publique. En novembre 2012, un précédent vote avait échoué de seulement six voix.

David Cameron, fervent partisan de la réforme, s’est félicité de cette décision. « C’est un grand jour pour l’Église et pour l’égalité des droits », a-t-il déclaré. Mais si elle est saluée par les hautes instances de l’Eglise anglicane et le Premier ministre, la décision ne réjouit cependant pas tous les fidèles. Certains, ancrés dans la tradition « anglo-catholique », estiment que cette réforme va à l’encontre de « la tradition biblique ».

Le Vatican considère de son côté que l’ordination de femmes est un « accroc à la tradition apostolique » et constitue « un obstacle à la réconciliation » entre les deux Églises, catholique et anglicane – cette dernière est née d’une scission avec l’Église catholique au XVIe siècle, après le refus du pape d’autoriser l’annulation du mariage du roi Henri VIII.

 

Saphirnews

 

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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