La Chine accusée de démolir des mosquées dans des régions à forte population musulmane

La Chine est accusée ces dernières années de procéder à des destructions de milliers de mosquées au Xinjiang. Cette fois, elle est accusée par Human Rights Watch de réduire considérablement le nombre de mosquées dans les provinces du Ningxia et du Gansu dans le cadre de sa politique de « regroupement des mosquées », « en violation du droit à la liberté de culte ».

Les autorités chinoises ont ainsi « désaffecté, fermé, démoli et converti des mosquées à un usage séculier, dans un effort visant à restreindre la pratique de l’islam » dans deux régions abritant les plus importantes populations musulmanes après le Xinjiang, a fait savoir l’ONG mercredi 22 novembre. « Dans de nombreuses autres mosquées, elles ont démantelé et retiré certaines caractéristiques architecturales islamiques, telles que les dômes et les minarets » ainsi que les salles d’ablutions afin de « dissuader les fidèles d’aller (y) prier » et « décourager les pratiques religieuses ».

« Le gouvernement chinois ne ‘regroupe’ pas les mosquées comme il le prétend car, en réalité, il ferme beaucoup d’entre elles en violation flagrante de la liberté de religion », a affirmé Maya Wang, directrice par intérim pour la Chine à HRW. 

Avec la politique de « sinisation » des religions, entamée depuis 2016 et visant à faire du Parti communiste chinois (PCC) « l’arbitre de la vie spirituelle des citoyens, le contrôle de l’État sur la religion s’est renforcé »

L’ONG n’est pas en mesure de déterminer le nombre de mosquées qui ont été fermées ou réaffectées dans les provinces du Ningxia et du Gansu « car les documents officiels ne fournissent pas de détails précis ». Deux universitaires spécialistes des musulmans Hui, ont néanmoins estimé, dans un rapport de recherches à paraître prochainement, qu’un tiers des mosquées du Ningxia sont fermées depuis 2020. Cette province en comptait 4 203 mosquées en 2014. 

« Les gouvernements étrangers, en particulier ceux des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), devraient insister auprès du gouvernement chinois pour qu’il cesse sa politique de « regroupement de mosquées » et, plus généralement, sa campagne de sinisation » qui démontre, selon HRW, « un mépris total pour la liberté de religion, non seulement de tous les musulmans de Chine, mais aussi de toutes les communautés religieuses du pays »

Saphirnews

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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