Le CFCM s’inquiète des actes anti-musulmans et de la « cyberhaine »

Un rapport de l’Observatoire contre l’islamophobie constate une nouvelle hause des actes anti-musulmans en France au début de l’année 2013, un phénomène croissant qui provoque l’inquiétude du Conseil français du culte musulman (CFCM).

« Ce sont 50 actes anti-musulmans qui ont été enregistrés auprès des services de police et de gendarmerie pour le 1er trimestre 2013, contre 40 pour la même période en 2012, soit 25 % d’augmentation », dit le document. Au total, 201 actes anti-musulmans (53 actions et 148 menaces) ont été enregistrés en 2012, contre 155 en 2011, soit une hausse de 28 %. Entre 2011 et 2010 la hausse était de 34 %.

Abdallah Zekri, président de l’Observatoire, pense que deux tendances expliquent cette hausse : d’un côté, la « montée d’un certain radicalisme islamique qui nuit d’abord aux citoyens français de confession musulmane », de l’autre « la promotion de discours franchement populistes de certains leaders d’opinion ». 

Il note également une explosion des menaces sur Internet, une phénomène qu’il qualifie de « cyberhaine ». « Dans un grand nombre de courriels en chaîne, l’islam est associé exclusivement au terrorisme, à l’extrémisme et à une menace pour d’autres cultures », dit-il, déplorant « une propagation de mensonges envers les musulmans et l’islam ». L’Observatoire contre l’islamophobie demande à François Hollande de « déclarer la lutte contre l’islamophobie cause nationale, comme il l’a fait pour la lutte contre l’antisémitisme ».

 

LE CONTEXTE « SE DÉGRADE DEPUIS DIX ANS »

En octobre, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) avait lancé une campagne visant à « déconstruire les préjugés sur l’islam », estimant que le contexte « se dégrade depuis dix ans ».

« A droite, l’islamophobie est alimentée par un discours sur l’identité ou la sécurité ; à gauche, par la défense de l’égalité hommes-femmes et la laïcité », constatait son président, Marwan Muhammad. « Dans l’opinion publique, elle se nourrit surtout de peurs irrationnelles et d’ignorance », avancaient les responsables de l’association.

A l’époque, un sondage IFOP, publié par Le Figaro, rapportait que 43 % des personnes interrogées considéraient que la présence des musulmans en France représente « plutôt une menace » pour l’identité du pays, 43 % se prononçaient contre la construction de mosquées et 63 % étaient opposés au port du foulard islamique dans la rue.

 

Source : Le Monde.fr

 

 

 

 

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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