Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, a demandé que l’Europe « aille au-delà des mesures habituelles de contrôle ».
« Si le Conseil européen n’affronte pas le problème de manière presque radicalement nouvelle », il y un risque de « laisser les choses telles qu’elles sont ». Tel est le message de Mgr Silvano Tomasi (notre photo), observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, interrogé jeudi 23 avril par Radio Vatican sur la question des migrants discutée au même moment par un conseil européen extraordinaire réuni à Bruxelles.
Mgr Tomasi a ainsi assuré qu’il fallait que l’Europe aille « au-delà des mesures habituelles de contrôle », déplorant que certains pays de l’Union européenne (UE) soient « réticents » à recevoir un nombre pourtant « symbolique, insignifiant » de demandeurs d’asile. Il a souligné la « réaction négative vers les étrangers » en Europe, insistant aussi sur l’urgence actuelle de « sauver des vies humaines », ainsi que l’a rappelé le pape François à maintes reprises.
S’attaquer avant tout aux causes du phénomène migratoire
Relevant la condition des « nombreux migrants qui demandent asile au risque de leur vie » devant le président italien Sergio Mattarella, le 18 avril, le pape avait qualifié les 800 victimes du naufrage meurtrier survenu le lendemain, de « frères », « victimes de guerre », « affamés » et « persécutés ». Il avait alors appelé la communauté internationale à agir « avec promptitude ». Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, avait prôné quant à lui une collaboration européenne « plus précise et beaucoup plus concrète » , selon des propos rapportés par le site d’information Vatican Insider. Pour le ‘numéro deux’ du Vatican, il faut avant tout s’attaquer aux causes du phénomène migratoire en créant des « solutions pacifiques aux conflits ».
« Il est immoral d’empêcher de migrer ceux qui fuient la faim, la guerre et les épidémies » a en outre prévenu le directeur de la revue des Œuvres pontificales missionnaires, le P. Giulio Albanese, interpellé par Vatican Insider jeudi 23 avril. Critiquant la proposition de l’Italie de détruire les bateaux des passeurs sur les côtes libyennes, ce missionnaire combonien prône la mise en place de « couloirs humanitaires », tout en déplorant les « politiques déséquilibrées » des États de l’UE en matière « de statuts de réfugié et d’asile politique ». Depuis début 2015, 1 776 migrants sont morts en Méditerranée soit 30 fois plus que sur la même période en 2014.
I.Media