La Commission pontificale pour la protection des mineurs a réaffirmé « l’obligation » des évêques de « signaler les cas d’abus sexuels aux autorités civiles », dans une déclaration publiée ce lundi 15 février.
Dans cette déclaration, rapporte l’Apic, les membres de la commission présidée par l’archevêque de Boston, le cardinal Seán O’Malley, affirment le devoir de se conformer au droit civil de chaque pays. Mais ils vont aussi plus loin, en mettant en avant, « même au-delà de ces exigences civiles », la « responsabilité morale et éthique de signaler des cas d’abus présumés aux autorités civiles ».
Suivant les pays en effet, la loi varie quant aux obligations de dénonciation. C’est notamment ce qu’avait souligné Mgr Anatrella, psychanalyste du diocèse de Paris, décrivant les procédures canoniques à suivre lors d’un cours pour les nouveaux évêques. Les propos du prélat, publiés au début du mois par le Vatican, ont créé la polémique, le vaticaniste américain John Allen leur reprochant (en anglais) notamment de laisser entendre que les évêques n’étaient pas obligés de dénoncer à la police des actes de pédophilie commis par des prêtres. La commission cite alors en exemple les Etats-Unis, où la charte des évêques « énonce clairement l’obligation pour tous les diocèses/éparchies et le personnel de signaler les cas d’abus aux autorités publiques ».
Les membres rappellent aussi les paroles fortes du pape François prononcées à Philadelphie en septembre dernier : « Les crimes et les péchés des actes pédophiles contre des mineurs ne peuvent êtres tenus secrets plus longtemps. Je garantis la vigilance zélée de l’Eglise pour protéger les enfants et la promesse de la pleine responsabilité pour tous. »
Le vaticaniste du Boston Globe regrettait aussi que la commission n’ait pas été invitée à participer au cours annuel proposé à Rome aux évêques récemment ordonnés. Dans son communiqué, cette dernière exprime sa volonté de fournir du matériel pour cet événement, ainsi qu’aux bureaux de la Curie romaine.
Interrogé par l’agence I.Media, Mgr Anatrella avait dénoncé un « mauvais procès » à son égard, assurant qu’il n’avait « jamais été question de ne pas signaler à la police les délits sexuels sur mineurs ».
La Vie