Malaisie : les hommes musulmans risquent gros s’ils manquent la prière du vendredi

L’État de Terengganu, en Malaisie, se veut sévère contre les hommes musulmans ne se rendant pas à la prière hebdomadaire du vendredi. Depuis lundi 18 août, les autorités locales menacent ces derniers de deux ans de prison et d’une amende de 3 000 ringgits (600 euros) s’ils ne présentent pas une excuse valable leur permettant de manquer l’obligation religieuse. 

Le Parti islamique pan-malaisien (PAS), au pouvoir dans le Terengganu, est à l’origine de cette nouvelle règle qui vient durcir celle qui prévalait avant le 18 août. Les hommes qui manquaient trois prières consécutives du vendredi risquaient auparavant une peine de six mois de prison ou une amende maximale de 1 000 ringgits (200 euros). 

Désormais, il suffit d’un manquement à la prière collective pour risquer gros. L’application de cette loi dans cet État reflète une volonté plus large du PAS, majoritaire dans quatre des 13 États fédérés du pays, de mettre en œuvre des interprétations plus strictes de la loi islamique en Malaisie. 

« Ce rappel est important car les prières du vendredi ne sont pas seulement un symbole religieux mais aussi l’expression d’une obéissance aux règles pour les musulmans », s’est expliqué auprès de la presse locale un responsable politique de la province. Et de préciser que « la punition ne sera imposée qu’en dernier recours si les rappels sont ignorés par ceux qui négligent cette obligation »

Toutefois, « des lois comme celle-ci nuisent à l’image de l’islam », a déclaré Phil Robertson, directeur de l’ONG Asia Human Rights and Labour Advocates (AHRLA), cité par The Guardian« La liberté de religion et de conviction implique également la liberté de ne pas croire ni de participer. Les autorités du Terengganu bafouent donc ouvertement les droits humains avec cette loi draconienne », a-t-il ajouté, appelant le Premier ministre Anwar Ibrahim à révoquer de telles sanctions. 

Elles ont été pour la première fois mises en place en 2001 avant d’être modifiées en 2016 pour inclure des sanctions plus lourdes pour des infractions telles que le non-respect du jeûne du Ramadan et le harcèlement des femmes dans l’espace public.

Saphirnews

F. Achouri

Sociologue et consultante en développement des ressources humaines.

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