Pour Pâques, le patriarche latin de Jérusalem évoque une « Terre sainte déchirée »

« Cette fête de Pâques est l’occasion pour nous de prendre à nouveau le relais à la suite des dis...

L’annonce de la Résurrection du Christ est « un motif de joie, même si elle nous suscite ennuis et persécutions. Néanmoins, nous pouvons être sûrs du succès de notre mission – même ici, si difficile soit-elle sur cette Terre sainte déchirée », a affirmé le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, au cours de la messe de Pâques célébrée samedi matin 19 avril dans la basilique du Saint Sépulcre.

« Cette fête de Pâques est l’occasion pour nous de prendre à nouveau le relais à la suite des disciples, pour annoncer et crier sans complexe, que le Christ est notre Seigneur et notre Sauveur », a-t-il poursuivi. Il a notamment évoqué « les eaux troubles et violentes de ce monde ».

Villes saccagées, églises profanées

Dans la basilique du Saint-Sépulcre, la veillée pascale catholique est célébrée le samedi matin selon le fameux statu quo établi au XIXe siècle et fixant les règles d’utilisation de lieux par les six confessions chrétiennes présentes dans la basilique. Cette messe de Pâques est ainsi la première chaque année.

« Aujourd’hui, faisons nôtre la plainte de Marthe et Marie « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ». Seigneur si tu étais avec nous, nos familles chrétiennes ne seraient pas dispersées et émigrées dans le monde entier, nos villes ne seraient pas saccagées et détruites, nos églises ne seraient pas profanées ! Et nos cœurs qui sont déchirés et malades, nos prêtres et évêques enlevés et emprisonnés ! », s’est exclamé le patriarche, qui a également affirmé que les chrétiens de Terre sainte n’avaient « pas le droit de (se) taire ».

Incidents

Outre les célébrations religieuses, ce sont cette année les mesures de sécurité renforcées qui ont marqué les fêtes de Pâques à Jérusalem. Les heurts entre fidèles musulmans et forces de sécurité se multiplient sur l’esplanade, que les musulmans appellent le « Noble sanctuaire » et les juifs « Mont du Temple », un lieu sacré pour l’islam comme pour le judaïsme. Après des incidents sur l’esplanade des mosquées, les forces de sécurité israéliennes ont patrouillé autour du Saint Sépulcre et dans la Vieille ville et multiplié les contrôles.

La police israélienne a arrêté, dimanche 20 avril, 16 Palestiniens musulmans lors de la dispersion d’un nouveau rassemblement spontané sur l’esplanade des Mosquées. « Ce matin, après l’ouverture du site aux visiteurs et aux touristes, des suspects ont jeté des blocs de pierres et des cailloux sur les forces de police, blessant deux d’entre eux », a affirmé un porte-parole de la police.

125 000 pèlerins

Le ministère israélien du tourisme a avancé le chiffre de 125 000 pèlerins chrétiens et juifs présents dans le pays, puisque les Pâques juive et chrétiennes coïncident. Les responsables chrétiens de Jérusalem ont protesté contre les mesures de sécurité.

Dans un communiqué, l’ONU, par la voix de son coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a accusé la police israélienne d’avoir empêché une procession de Palestiniens chrétiens de se rendre au Saint-Sépulcre, le lieu de la crucifixion et de la résurrection du Christ, selon la tradition.

 

La Croix/ Apic/ AFP

 

F. Achouri

Sociologue.

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