Dans le but d’élargir son offre et de s’ouvrir à de nouveaux marchés, la chaîne de supermarchés Spar, en Autriche, a décidé de mettre en rayon des produits halal. Au mois de novembre, l’entreprise a mené des tests en proposant deux produits à base de viande halal dans ses magasins de Vienne situés dans les quartiers à forte population musulmane. Cette initiative, appréciée des communautés musulmanes, n’a pas tardé à faire réagir les réseaux sociaux.
Le choix stratégique de Spar n’a évidemment pas été épargné par les critiques. En quelques jours, des internautes ont laissé des centaines de commentaires très virulents sur la page Facebook de Spar. Des propos visaient délibérément l’islam et stigmatisaient les musulmans. « Le halal, c’est tout ce qu’implique l’islam : brutalité, mépris pour la vie et intolérance pour tous ceux qui pensent ou croient différemment », écrit l’un d’eux. « Et après ? On ne pourra faire ses courses qu’en burqa ou quoi ? », demandait un autre. Pour certains, c’est le mode d’abattage des animaux, trop cruel à leurs yeux, qui a été critiqué.
Plutôt que de faire fi des commentaires islamophobes de la fachosphère, leur afflux a eu raison de l’ambition de la chaîne de supermarchés. Le 4 décembre, l’entreprise a annoncé qu’elle renonçait à mettre en vente des produits halal. « En raison d’accusations (infondées !) et d’une discussion véhémente sur Facebook, SPAR met fin à son expérience de vente de viande halal à Vienne », a-t-elle expliqué sur les réseaux sociaux. « En tant que commerce au service de toutes les communautés en Autriche, nous sommes tristes et choqués par le ton de cette discussion et nous avons décidé de prendre les mesures nécessaires. »
Face à la déferlante d’insultes et de commentaires islamophobes, la communauté juive d’Autriche n’a pas tardé à réagir. « Cette campagne de haine rappelle l’argumentaire antisémite contre la viande casher », a signifié ses représentants de. Selon le porte-parole de SPAR, la décision d’arrêter la vente de produits halal ne réjouit pas la marque, « mais il semble que l’Autriche n’est pas encore prête pour quelque chose comme ça ».
Saphirnews