Soukkot, la fête des Cabanes

La soukka

Au sortir de Yom Kippour, le « Grand Pardon », les croyants juifs construisent une sorte de hutte végétale, la soukka, en souvenir des tentes dans lesquelles ont résidé leurs ancêtres durant l’Exode. Ils doivent également accomplir le rituel des quatre espèces qui consiste à réunir « du fruit de l’arbre hadar, des branches de palmier, des rameaux de l’arbre avoth et des saules de rivière » (Lévitique 23, 34-43), soit du cédrat (un agrume), une palme de dattier, une branche de myrte et une de saule. Mais la tradition rabbinique a interprété cette injonction comme une obligation de mener des processions vers le temple de Jérusalem en tenant au minimum une palme de dattier.

Pour rendre la soukka agréable, il est souhaitable de la décorer avec des fruits et un beau service (on peut ajouter des serpentins, des dessins d’enfants, etc.). Son toit, le skhakh, doit être construit dans un matériau organique, issu du sol, mais séparé de lui. Il faut porter une attention particulière au maintien de la pureté rituelle de la soukka, et de sa prestance.

La prescription de « résider dans la soukka » signifie qu’il faut y demeurer comme dans une maison, et y réaliser ses occupations habituelles, bien que ce soit le début de la saison froide. Certains y vivent quelques jours lorsqu’il ne pleut pas. Femmes, malades et enfants en sont dispensés. Il est de coutume d’inviter des voisins, de la famille ou des amis à y dîner.

Les rites de Soukkot

En diaspora, les deux premiers jours sont des jours de fêtes. Les suivants sont appelés Hol Hamoëd (« demi-fêtes »), lors desquels il est permis, dans une certaine mesure, d’effectuer des tâches interdites les jours de fête.

Durant les sept jours, on déclame le Hallel, un ensemble de psaumes prononcés à l’occasion des trois fêtes de pèlerinages. Ils sont des louanges joyeuses et des remerciements à Dieu.

Après avoir récité la bénédiction sur le loulav (faisceau tressé avec les  quatre espèces de plantes requises), l’orant le balance aux « quatre vents » (ou points cardinaux), en haut et en bas, de façon à remuer légèrement les feuilles supérieures de la palme. Diverses interprétations ont été données à ce geste : l’une d’elles suggère que l’on conjure de la sorte vents et précipitations mauvais, d’où qu’ils viennent.

Au premier jour, le quatorzième chapitre du livre de Zacharie est entièrement lu comme haftara (texte prophétique utilisé notamment lors des fêtes juives). Au deuxième jour (qui n’existe qu’en diaspora), c’est le passage du livre des Rois qui est retenu, rapportant l’inauguration du temple de Salomon, dont les réjouissances durèrent pendant tout le mois de tishri.

Durant la fête des cabanes, l’eau a également une certaine importance. Selon la tradition rabbinique, Soukkot était, à l’époque du temple de Jérusalem, l’occasion de la cérémonie de la libation d’eau, au cours de laquelle de l’eau, puisée à la source de Gihon, était versée sur l’autel, afin d’obtenir la grâce divine pour les pluies. Elle était prétexte à de grandes réjouissances dans l’azarat nashim (la partie du Temple normalement réservée aux femmes).
L’événement est actuellement commémoré par des festivités nocturnes dans des synagogues ou des lieux d’études.

Un écho dans le christianisme

La fête des Cabanes est évoquée à plusieurs reprises dans l’évangile de Jean (7, 2-37). Par ailleurs, la messe du dimanche des Rameaux, qui commémore l’entrée de Jésus à Jérusalem et précède d’une semaine Pâques, serait un vestige de Hoshanna Rabba, le septième et dernier jour de Soukkot, ultérieurement décalé dans le calendrier chrétien. Enfin, l’octave de Pâques, qui suit cette fête, pourrait être un héritage de la semaine de cette fête des Cabanes.

 

Source : Le Monde des Religions.fr

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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