La justice égyptienne a condamné à mort, lundi 16 mars, 22 dirigeants des Frères musulmans, dont le guide suprême de la confrérie, Mohamed Badie.
Le tribunal d’Al-Mansourah, au nord du Caire, a condamné à mort huit membres de la confrérie pour « formation de cellules terroristes », selon les médias égyptiens. Le tribunal de Gizeh a, quant à lui, condamné 14 dirigeants de la confrérie, qui comparaissaient pour « planification de recours à la force contre l’État ».
Ces derniers « sont accusés d’avoir mis en place une « salle de planification des opérations » pour semer le chaos dans le pays », rapporte le quotidien Al-Ahram. « Leurs dossiers sont maintenant transférés au mufti de la République », comme le prévoit la loi. L’avis de l’autorité religieuse n’est pas contraignant, mais il est sollicité chaque fois qu’une peine de mort est prononcée.
L’ancien porte-parole de la confrérie, Mahmoud Ghozlan, était aussi jugé dans cette affaire, ainsi que plusieurs cadres provinciaux du mouvement. L’un des avocats de la défense, Ahmad Helmi, a qualifié le verdict de « farce ». Le jugement définitif sera rendu le 11 avril.
Le guide suprême des Frères musulmans Mohamed Badie a déjà été condamné à mort dans un autre procès pour violence, et il a été condamné à la prison à perpétuité à quatre reprises. C’est le juge Mohamed Nagui Chahata qui présidait le procès, le même qui est « à l’origine de la moitié des (centaines) de condamnations à mort dans le pays », indique le site égyptien Al-Masryoon.
L’ex-président déchu Mohamed Morsi, proche des Frères musulmans, encourt la peine capitale dans au moins quatre affaires. Depuis son éviction en juillet 2013 par Abdel Fattah al-Sissi, les Frères musulmans et leurs partisans sont la cible d’une violente répression. La justice égyptienne a multiplié les condamnations à mort. Les Frères musulmans sont classés comme organisation terroriste par les autorités égyptiennes depuis 2013.
Saphirnews