Villeneuve-d’Ascq : les dirigeants de la mosquée dans la tourmente judiciaire

Mosquée, Musulman, Islam, SilhouetteQuatre responsables de la mosquée de Villeneuve-d’Ascq et un cinquième homme ont été placés sous contrôle judiciaire depuis mardi 2 mai, à l’issue de leur garde à vue. Ils sont soupçonnés d’abus de confiance, de tentative d’escroquerie et de mauvaise gestion des comptes.

L’affaire est partie d’un signalement de la préfecture du Nord auprès du procureur de la République de Lille en mars 2022. Une demande de subvention à hauteur de 25 000 euros pour sécuriser les abords de la mosquée a été jugée suspecte. Une enquête a donc été ouverte le 16 mars. Elle a debouché sur une première garde à vue en janvier dernier, puis une deuxième cette semaine, plusieurs jours après l’Aïd al-Fitr.

Les enquêteurs se sont notamment penchés sur deux achats immobiliers réalisés ces dernières années par le centre islamique. Des biens d’une valeur de 350 000 € au total, loués pour reverser les bénéfices à l’association, selon Me Alexandre Demeyere-Honoré, avocat du trésorier de la mosquée, qui fait partie des personnes dans le viseur des autorités avec le recteur Mohamed Karrat.

Un autre élément jugé suspect concerne un emprunt de 200 000 euros au lycée privé Averroès de Lille, actuellement en difficulté financière, qui n’est pas remboursé à ce jour. Sur ce point, une enquête a été ouverte pour exercice illégal de la profession de banquier. Pour Me Alexandre Demeyere-Honoré à La Voix du Nord, « c’est une suspension de remboursement en attente de meilleure fortune, et en aucun cas un don déguisé ».

Selon Le Figaro, les cinq mis en cause auraient mis en place un réseau de financement illégal afin de percevoir sans avoir à se justifier des fonds provenant de l’étranger et les dons en liquide récoltés auprès des fidèles de la mosquée.

Les responsables de la mosquée, qui rejettent les accusations à leur encontre, n’ont pas été mis en examen mais n’ont plus le droit de gérer le lieu de culte, en attendant une audience prévue le 5 octobre 2023. Le fond de l’affaire sera, quant à lui, examiné en février 2024.

 

Saphirnews

F. Achouri

Sociologue.

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