Zawahiri appelle à l’arrêt des combats « fratricides » entre jihadistes en Syrie

Le chef d’el-Qaëda, Ayman al-Zawahiri, a appelé, dans un message audio mis en ligne jeudi, les jihadistes à cesser leurs combats fratricides en Syrie.

S’adressant « à tous les groupes jihadistes, et à tout homme libre oeuvrant à faire tomber le régime d’Assad », le chef d’el-Qaëda les exhorte à « arrêter immédiatement les combats entre frères ».
Zawahiri, dont le message coïncide avec la tenue de la conférence de paix de Genève 2 sur la Syrie, appelle les jihadistes à faire front commun contre l' »ennemi laïc et confessionnel, soutenu par les forces des rafida (chiites) safavides (dans une référence à l’Iran), ainsi que la Russie et la Chine ».
Plusieurs coalitions de rebelles syriens, excédés par les exactions attribuées aux jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, Dech) et par la volonté d’hégémonie de l’EIIL dans certaines régions, ont retourné leurs armes début janvier contre ce groupe lié à al-Qaëda, dans les zones contrôlées par la rébellion dans le nord de la Syrie.
Les combats entre anciens alliés dans la lutte contre le régime syrien ont, depuis, fait près de 1.100 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.
L’EIIL est régulièrement accusé, notamment par l’opposition, de perpétrer des exactions, dont des enlèvements et meurtres de civils et de rebelles rivaux. La Coalition nationale de l’opposition syrienne l’accuse également de faire le jeu du régime du président Bachar el-Assad.
Le puissant Front islamique, l’Armée des Moujahidine (islamiste) récemment créée et le Front des révolutionnaires de Syrie (« modéré », non islamiste) sont à l’origine de l’offensive contre l’EIIL, à laquelle s’est ensuite joint le Front al-Nosra, branche officielle d’el-Qaëda en Syrie. En novembre, Zawahiri avait en effet affirmé que le Front al-Nosra était désormais la seule branche du réseau en Syrie, désavouant ainsi l’EIIL, une émanation de l’Etat islamique en Irak (ISI) combattant dans les deux pays. Il avait ordonné la division des branche d’al-Qaëda en Irak et en Syrie en deux entités.

« L’Etat islamique en Irak et en Syrie (EIIL) va être supprimé », avait-il alors déclaré, souhaitant que la sphère d’influence de l’ISI reste limitée à l’Irak et définissant le Front al-Nosra en Syrie comme « une branche indépendante, rapportant au commandement général d’al-Qaëda ».
Le Front al-Nosra a adopté une attitude de neutralité dans les affrontements en cours, à l’exception de la région de Raqa, où ses membres combattraient les rivaux de Daech.

Le 19 janvier dernier, Daech avait a tendu la main aux rebelles syriens leur demandant de mettre fin aux affrontements qui opposent désormais leurs combattants sur le terrain en Syrie. « Aujourd’hui, l’État (islamique) vous demande d’arrêter de nous combattre, et de vous concentrer sur les combats » contre le régime syrien, déclarait dans un message audio posté sur des forums jihadistes un homme présenté comme Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’organisation.

 

L’Orient Le Jour – AFP

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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