Alors que la polémique autour d’une demande d’évaluation du taux d’absentéisme des élèves le jour de l’Aïd el-Fitr, la Grande Mosquée de Paris s’est dite, mardi 23 mai, « préoccupée » sur les circonstances qui ont conduit plusieurs chefs d’établissements scolaires à recevoir une telle demande de la police.
Bien que le ministère de l’Intérieur ait démenti tout fichage des élèves, « ces faits préoccupants amènent la Grande Mosquée de Paris à demander instamment aux pouvoirs publics les éclaircissements les plus complets sur cette situation anormale, d’autant que les réponses apportées par Madame la secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté paraissent insuffisantes », déclare le recteur Chems-Eddine Hafiz dans un communiqué.
« Cette demande d’évaluation porte atteinte à la liberté religieuse et jette encore une fois l’opprobre sur les musulmans de France », estime la Grande Mosquée de Paris, qui appelle les pouvoirs publics « à la plus grande vigilance sur le respect de la laïcité, dans toutes ses dimensions, et au discernement le plus clair entre les pratiques religieuses musulmanes et les comportements extrémistes ».
Des sanctions appelées à être prises
Dès samedi 20 mai, l’Union des mosquées de France (UMF) avait réagi sur cette affaire qui suscite « l’inquiétude et l’incompréhension ». La fédération dirigée par Mohammed Moussaoui a appelé les pouvoirs publics à diligenter « une enquête en bonne et due forme (…) dans les plus brefs délais ».
Des « sanctions qui s’imposent doivent être prises et rendues publiques » et « les familles doivent être dûment informées et rassurées du devenir des informations données par certains chefs d’établissements ayant, malheureusement, répondu à la sollicitation des policiers », a-t-elle déclaré.
« Les parents d’élèves doivent justifier l’absence de leurs enfants quel qu’en soit le motif. Dès lors, il est urgent de rappeler aux chefs d’établissements que les informations recueillies auprès des parents d’élèves n’ont d’autre finalité que de s’assurer du bon déroulement de la scolarité des enfants, rappelle l’UMF. Elles ne peuvent en aucun cas être transmises à des personnes tierces hors du cadre prévu par la loi. »