Attentats : les noms des victimes de l’épicerie casher dévoilés

Yoav Hattab et Yohan Cohen font partie des victimes de l'attentat contre une épicerie casher qui a fait 4 morts.
 

La ville de Sarcelles (Val-d’Oise), notamment, est en deuil. Né à Enghien-les-Bains, Yohan Cohen a fréquenté le lycée ORT, un établissement professionnel juif. Ce fan de rap, en particulier de Booba, était le petit-fils d’un célèbre chanteur judéo-tunisien, Doukha, décédé un mois avant lui, en décembre. Ses parents étaient originaires d’Afrique du nord -le père d’Algérie, la mère de Tunisie- et se sont installés à Sarcelles dans les années 60, dans le «Grand Ensemble».

Vendredi, le député-maire (PS) François Pupponi a reçu les proches du défunt. «La famille est dévastée», réagit l’élu qui s’est également entretenu avec les amis de Yoann. Le jeune homme, employé dans le supermarché Hyper Casher, depuis un an, a grandi à Sarcelles où vit toujours sa mère. Son père, lui, réside à Cergy. «C’était un garçon sympathique, je le connaissais de vue et ses copains aussi. C’est un drame de plus qui touche la ville et la communauté juive», s’insurge le maire. Samedi, la famille, réunie à Sarcelles, attendait de récupérer le corps. «Les obsèques devraient avoir lieu à Sarcelles dimanche ou lundi», précise François Pupponi.

Selon Gil Taïeb, vice-président du Crif, il travaillait à l’Hypercacher où a eu lieu la prise d’otages. Sur Facebook, il était d’ailleurs « ami » avec Lassana Bathily, l’employé de l’Hypercacher qui a raconté sur BFMTV avoir caché plusieurs otages dans la chambre froide. Sur sa page Facebook, où on le voit aux côtés de sa petite amie, Yoann avait affiché «je suis Charlie», en hommage aux 12 personnes tuées mercredi dans l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo. Il est décrit comme un «garçon discret, gentil» par ses proches.

Yohav Hattab, issu d’une fratrie de sept enfants, vivait seul à Paris où il était étudiant. Son père est directeur d’une école juive à Tunis, où vit toute sa famille qui est arrivée à Paris samedi après-midi.

François-Michel Saada, né à Tunis le 6 juin 1951, était lui cadre supérieur à la retraite. Il était marié à Laurence Saada, institutrice psycho-motricienne, depuis plus de 30 ans. Il était le père de Jonathan et Emilie, qui vivent tous les deux en Israël. «C’était quelqu’un d’extrêmement droit, qui a conduit sa vie pour le bonheur de sa famille, qui ne faisait jamais d’histoire. Un mari, un papa exemplaire», a décrit un de ses amis.

Enfin, Philippe Braham, 45 ans, était cadre commercial dans une société de conseil en informatique. Pratiquant, il fréquentait la synagogue de Montrouge (Hauts-de-Seine) et ses enfants une école juive de la ville située non loin des lieux de la fusillade au cours de laquelle une policière municipale a été tuée jeudi matin. Il était le frère du rabbin de la synagogue de Pantin. Il est décrit par un ami comme «quelqu’un de dévoué, toujours prêt à rendre service aux autres».

Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, avait estimé vendredi que la prise d’otages sanglante dans l’hypermarché de la Porte de Vincennes démontrait «une nouvelle fois que la menace pesant sur la communauté juive» était bien «réelle». Cette prise d’otages et sa fin tragique, qui fait suite aux assassinats commis à Charlie Hebdo et à Montrouge, est la plus meurtrière agression à caractère antisémite survenue en France depuis plus de 30 ans avec l’attentat commis par Mohamed Merah dans une école juive à Toulouse en mars 2012 (trois enfants et un enseignant tués).

 

Le Parisien

 

F. Achouri

Sociologue.

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