A propos Fatima Achouri

Sociologue des organisations et de l’islam contemporain, j’analyse notamment les interactions entre le religieux et les organisations. Mes travaux portent sur les enjeux des mutations actuelles (sociales, politiques, économiques, technologiques, etc.). J'accompagne également les organisations dans le développement des ressources humaines : diagnostic sociologique de l’organisation afin d’optimiser la gestion du personnel aux niveaux macro et micro en particulier dans les domaines du recrutement et de la formation. Je suis formatrice dans le domaine public pour les agents ( Loi de 1905) et dans les entreprises privées (gestion du fait religieux). Je suis conférencière auprès des organisations publiques et privées sur la sociologie musulmane.

Financement des cultes : l’État demande à Strasbourg de revoir sa copie

La préfète du Bas-Rhin a enjoint jeudi 8 décembre à la ville de Strasbourg d’annuler une délibération fixant de nouvelles règles sur le financement des lieux de culte. Ce texte avait été adopté après une polémique provoquée par une subvention destinée à la construction d’une mosquée par une association turque.

 

Mosquée, Religion, Islam, IslamiqueLa préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier a demandé au conseil municipal de Strasbourg de revoir sa copie en matière de financement des cultes et d’annuler une délibération adoptée au mois de septembre, a-t-on appris jeudi 8 décembre. Cette nouvelle passe d’armes entre la représentante de l’État et la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, fait suite à l’adoption le 26 septembre d’une délibération fixant de nouvelles règles sur le financement des lieux de culte. Celles-ci plafonnaient la participation de la municipalité et renforçaient la consultation de l’État.

Irrégularités

Mais la préfète y décèle plusieurs irrégularités et demande au conseil municipal de rectifier la délibération en cause « pour en renforcer la sécurité juridique en tenant compte des observations techniques que je vous ai faites ». Jeanne Chevalier donne à la municipalité deux mois pour revoir sa copie.

Le conseil municipal de Strasbourg avait adopté ce nouveau cadre de financement après une vive polémique sur une subvention à une mosquée d’obédience turque au printemps 2021. « Nous nous dotons d’un cadre clair, transparent, partagé », permettant de « garantir des principes de neutralité, de transparence et d’équité », s’était félicitée Jeanne Barseghian le 26 septembre.

La délibération fixait notamment à un million d’euros maximum le soutien de la ville aux associations cultuelles. Pour les nouveaux lieux de culte ou projets importants, il était proposé que le préfet « soit saisi pour avis concernant le projet », notamment pour permettre « d’informer la municipalité sur les liens éventuels de l’association avec des puissances étrangères » ou sur « toute alerte relative à la sécurité nationale et/ou aux dérives intégristes ou sectaires ».

Polémique autour de la Millî Görüs

La municipalité écologiste avait été au cœur d’une controverse en mars 2021 après le vote par le conseil municipal du principe d’une subvention de 2,5 millions d’euros pour la construction, toujours en cours, de la mosquée Eyyub Sultan, portée par l’association turque Millî Görüs.

Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin avait accusé la ville de financer une « ingérence étrangère » sur le sol français, entraînant de très vifs échanges entre la mairie et la préfecture. Millî Görüs avait finalement renoncé à demander cette subvention, évitant à la ville de Strasbourg d’avoir à se prononcer définitivement sur son octroi.

 

La Croix/ AFP

Manifestations en Iran : « Les revendications vont bien au-delà du port du voile »

L'Iran, Drapeau, Drapeau NationalLa petite phrase a rapidement fait le tour du monde. Dimanche un peu après 10 heures, l’Agence France presse annonce l’abolition de la police des mœurs en Iran. Une information qui fait le tour du monde, pourtant, elle est inexacte. Et même si elle avait été fondée et vérifiée, la disparition supposée de cette police dédiée à contrôler le bon respect des contraintes islamiques dans l’espace public aurait-elle suffi à calmer le vent de colère qui gronde dans les rues iraniennes depuis bientôt trois mois ?

Pas du tout, selon Jonathan Piron, historien spécialiste de l’Iran pour Etopia et Armin Arefi journaliste grand reporter au Point spécialisé sur le Moyen-Orient et auteur d’Un printemps à Téhéran. Les deux spécialistes contactés par 20 Minutes assurent que les revendications multiples des manifestants sont bien plus profondes que la question du voile et de la police des mœurs.

Situation ambiguë

L’annonce ambiguë que vous avez sans doute vu passer dans les médias en fin de week-end, voire en début de semaine, n’est en réalité pas ce qui a tourné dans les titres du monde entier. Il n’est pas question de l’abolition de la police des mœurs, mais de réflexion autour du port du voile obligatoire, avec des « réponses attendues dans les quinze jours », précise Armin Arefi à 20 Minutes. Aucune décision n’a donc été prise. D’autre part, la personne qui a prononcé la phrase mal interprétée est le procureur général d’Iran, soit une personnalité qui « n’a pas l’autorité pour abolir la police des mœurs », ajoute Jonathan Piron. Et même si cette police était abolie par le régime, « le port du voile resterait obligatoire, donc qui reprendrait ses compétences ? », interroge l’historien.

Finalement, cette sortie pourrait marquer une volonté du régime de faire une sorte de diversion face à la violente répression des manifestations, à la fois à destination de la communauté internationale et des manifestants. Alors que le régime ne parvient pas à faire cesser les manifestations depuis plus de deux mois, « cette pseudo-ouverture a pour but de donner l’impression que le régime a pris en compte une partie des revendications des manifestants, mais aussi de détourner l’attention », explique Armin Arefi. Car cette annonce, qui n’en est pas une, arrive à point nommé : depuis lundi et jusqu’à mercredi, une grève nationale est organisée dans tous le pays et suivie par de nombreux commerçants. La fin de la police des mœurs pourrait alors servir à voler la vedette, ou du moins jeter un voile sur la mobilisation sans précédent dans le pays. Dans tous les cas, l’abolition de la police des mœurs n’a été ni confirmée ni infirmée.

Renverser le régime

Et même si elle était annoncée officiellement par les pouvoirs compétents, les manifestants n’ont jamais réclamé ni l’abolition de la police des mœurs ni la fin du port du voile obligatoire. « Leurs revendications sont bien plus profondes », assure Jonathan Piron. « Cette colère est multifactorielle : elle a été déclenchée par la mort de Mahsa Amini, mais reflète aussi une volonté d’égalité hommes-femmes, de respect des différentes communautés, une grogne des étudiants, des grèves d’avocats et de certains ouvriers du secteur des hydrocarbures, développe-t-il. C’est un syncrétisme ». Les images des magasins qui ont baissé leurs volets lundi et mardi, même dans des villages reculés du pays, montrent bien l’étendue de la mobilisation. D’autant que dans une économie déjà fragilisée par les sanctions internationales, le manque de redistribution et la précarité qui touche de plus en plus les classes moyennes, « c’est audacieux d’être en grève en ce moment », souligne l’historien.

Par ailleurs, « il n’y a aucun slogan qui parle du voile ou de la police des mœurs, les manifestants parlent du régime », rappelle Armin Arefi. Et aujourd’hui, contrairement à tous les mouvements contestataires qui ont secoué le pays depuis plusieurs années (on se souvient notamment du « mouvement vert » en 2009), « les jeunes ne croient plus que le régime peut être réformé de l’intérieur », explique Jonathan Piron. « Le temps des réformes est révolu, c’est trop tard », abonde Armin Arefi. La colère qui s’exprime se dirige contre le pouvoir en place, contre le régime de la république islamique. Selon le spécialiste du Moyen-Orient, « il n’y a que la fin du régime » qui pourrait satisfaire les personnes mobilisées. Toutefois, « aucun des deux acteurs n’a le pouvoir d’éteindre ou renverser l’autre, car les manifestants ne sont pas assez nombreux et le régime n’arrive pas à écraser la mobilisation qui est partie pour s’installer dans le temps », commente à son tour Jonathan Piron.

Une répression contre-productive

Alors pour se maintenir, le régime emploie son arme fétiche : la répression. Mardi, cinq nouvelles condamnations à mort ont été prononcées contre des participants à des manifestations, ce qui fait un total de onze personnes condamnées à la peine capitale. « Le pouvoir brutalise pour démobiliser, utilise la peur, brandit le scénario syrien, mais désormais, la plupart des manifestants sont au-delà de la barrière de la peur et si les condamnations à mort sont exécutées, le ressentiment va s’accroître », prédit Jonathan Piron.

Cela pourrait pousser encore plus de personnes dans la rue, convaincre des indécis de se battre aux côtés des manifestants. « A partir du moment où le tabou de la mort est dépassé, cette menace va accentuer la mobilisation », insiste-t-il. « La répression féroce n’a fait que pousser davantage les manifestants à être intransigeants, il y a une vraie logique révolutionnaire aujourd’hui », ajoute Armin Arefi. Et en effet, parmi les slogans scandés dans les rues iraniennes, celui-ci transmet bien cette ligne de crête sur laquelle joue le régime : « Si vous exécutez les manifestants, ce sera le soulèvement. »

 

20 Minutes

Le chauffeur de bus qui a imposé l’écoute du Coran à ses passagers vers Marseille viré

 

Coran, Texte Sacré, Islam, IslamiqueMais qu’est-ce qui lui a pris ? Dimanche 20 novembre, un chauffeur de la navette Aix-Marseille, une ligne empruntée par 10 000 à 15 000 personnes par jour en semaine, a imposé à ses passagers l’écoute des versets du Coran tout au long du parcours de 40 minutes. Le volume sonore est fort au point qu’un passager interpelle le chauffeur, rapporte France Bleu. « Vous n’avez pas à nous infliger ça ! » Une autre personne, un retraité d’origine algérienne, précise : « Vous ne respectez pas la laïcité, vous n’avez pas le droit ! ».

Le chauffeur leur aurait répondu vertement : « C’est mon bus ! Je fais ce que je veux. Si t’es pas content, tu descends. » Parmi la cinquantaine de passagers présent dans le véhicule, quasi personne n’ose réagir si ce n’est le retraité. La récitation coranique va se poursuivre pendant tout le trajet jusqu’à la gare Saint-Charles à Marseille, comme le révèlent des vidéos enregistrées par certains passagers. Les témoins sont choqués. Le retraité, lui, est indigné : « Cela me rappelle l’Algérie, avec le FIS. Les islamistes, ils passaient ça dans les bus. C’est interdit aujourd’hui en Algérie ! Et j’entends ça ici ! C’est la première fois. C’est catastrophique ! Il faut réagir. Ce jeune, quand il fait ça, il fait monter le Rassemblement national ! »

L’incident est inédit selon la Métropole Aix-Marseille, qui rappelle que toute manifestation religieuse dans un transport public est « très grave et inacceptable ». Après enquête interne, la Régie des transports de Bouches-du-Rhône (RDT13) a identifié le conducteur. Il s’agit d’un jeune homme embauché depuis six mois par les Autocars de Haute-Provence, un sous-traitant.

Convoqué mardi 22 novembre dès sa prise de service pour une procédure disciplinaire, il prétend que les versets n’ont pas été diffusés dans l’enceinte du car mais seulement sur son téléphone… Son contrat de travail a immédiatement été rompu au nom de cette entorse à la charte de la laïcité et de la neutralité qui est imposée à tous les conducteurs, informe Europe 1. La RDT13 a présenté mercredi ses excuses à ses usagers. « Le chauffeur a été démis de ses fonctions », a effectivement indiqué la secrétaire d’État en charge de la Citoyenneté auprès du ministre de l’Intérieur Sonia Backès, saluant au passage « la réaction rapide et ferme des autorités locales ».

 

Saphirnews

Angleterre et Pays de Galles : les musulmans vivent dans les quartiers les plus déshérités

Islamique, Ramadan, Kareem RamadanLes musulmans britanniques, qui représentent selon le dernier recensement 6,5 % de la population en Angleterre et du Pays de Galles, sont prisonniers d’une trappe à pauvreté, déplore le Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB) en se basant sur le dernier recensement révélé le 29 novembre.

Selon les statistiques, 39 % des musulmans vivent dans les quartiers les plus défavorisés d’Angleterre et du Pays de Galles. Si la proportion de la population qui se présente comme musulmane a commencé à s’installer en dehors des centres urbains, les chiffres montrent une corrélation inquiétante entre les zones de grande pauvreté et le nombre de musulmans présents. 61 % des musulmans en Angleterre et au Pays de Galles vivent dans 40 % des zones enregistrées comme les plus pauvres, alors que 4 % seulement des musulmans vivent dans les zones les plus aisées.

« Nous en sommes maintenant à la deuxième ou troisième génération. Les musulmans sont plus nombreux dans notre pays mais nous ne sommes pas sortis de la pauvreté et de la précarité. Je pense qu’une partie des raisons qui expliquent cette situation est liée aux conditions socio-économiques subies par la population musulmane et au manque d’opportunité économique », dénonce Zara Mohammed, secrétaire générale du Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB). au Guardian. La responsable ajoute que les stéréotypes concernant les musulmans ont beau dos et n’expliquent pas cette situation qui doit être corrigée.

Sufia Alam dirige le centre Maryam de la mosquée d’East London. Présente depuis bientôt trois décennies dans ce quartier qui est l’un des plus pauvres de Londres et même du pays, elle n’est pas surprise par le constat issu du recensement. « Il y a tant de facteurs explicatifs : l’islamophobie, les biais culturels, le racisme au sein des institutions, de l’éducation au marché du travail. Je me souviens avoir déjà constaté déjà cette situation en 2011 et depuis, rien ou presque a changé. »

« Il incombe aux décideurs politiques de s’engager auprès d’organismes communautaires représentatifs qui sont conscients des réalités du terrain et de l’expérience vécue par les poches défavorisées de la société », signifie le MCB pour qui les constats réalisés « nous donnent l’occasion d’apporter maintenant des changements significatifs et de créer une Grande-Bretagne meilleure pour tous ».

 

Saphirnews

Pays basque : une restauratrice condamnée pour discrimination après avoir refusé l’entrée à une femme voilée

Hijab, Fille, Jeune, Femme, MusulmanLa restauratrice de Hendaye, dans les Pyrénées-Atlantiques, qui avait refusé l’accès de son établissement à une femme portant le voile en mai dernier a été condamnée, mardi 29 novembre, à 600 euros d’amende par le tribunal de Bayonne. La sexagénaire, qui a été reconnue coupable de discrimination fondée sur la religion, devra aussi verser 1 300 euros au titre du préjudice moral subi par la cliente et son fils, et effectuer un stage de citoyenneté « en vue de l’apprentissage des valeurs de la République ».

La cliente était venue avec son fils le jour de la Fête des mères mais elle a été refoulée par la restauratrice qui déclarait ne pas vouloir d’une femme « habillée comme à la préhistoire ». Des propos jugés « infamants » par le tribunal. L’histoire avait fait grand bruit après que le fils a posté une vidéo sur les réseaux sociaux de ce moment vécu comme une humiliation par les concernés.

« Je me suis sentie très humiliée, elle m’a énormément blessée. Maintenant j’ai toujours cette crainte quand je vais dans un restaurant », avait témoigné la cliente refoulée lors du procès mi-novembre. « On s’est senti comme des sous-citoyens », avait appuyé son fils à la barre.

L’avocat de la restauratrice avait plaidé la relaxe pour sa cliente, arguant d’une « acceptation de l’entrée au restaurant sous condition », à savoir que la cliente retire son voile, et non pas d’un « refus pur et simple »qui aurait été opposé par la restauratrice. Or si tant est que la défense tienne, rien n’oblige une personne a retiré son signe religieux à l’entrée d’un restaurant en France. Par ailleurs, au moment où avait éclaté l’affaire, la restauratrice avait assumé son refus auprès de la presse en déclarant qu’elle n’accepte « rien de ce qui peut s’apparenter à un outil de soumission de la femme ».

 

Saphirnews

Maroc : le musée sur la vie du Prophète et de la civilisation islamique ouvre ses portes

 

Prophète, Messager De Dieu, MahometEnfin ! Prévu en juillet puis en septembre, le premier musée, hors de l’Arabie Saoudite, consacré à la vie du Prophète Muhammad est désormais ouvert à Rabat, actuellement capitale culturelle du monde islamique pour 2022. Le musée comme l’exposition internationale itinérante portant sur le Messager de l’islam et la civilisation islamique ont été inaugurés par le prince héritier, Moulay El Hassan, jeudi 17 novembre, dans l’enceinte du siège de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO). Ces initiatives ont bénéficié de l’appui de la Ligue islamique mondiale (LIM) et de la Rabita Mohammadia des Oulémas du Maroc.

Après avoir coupé le ruban symbolique, le prince héritier s’est rendu à la salle de la « solidarité islamique »où Salim Mohamed Al-Malik, le directeur général de l’ISESCO, a prononcé un discours de bienvenue en soulignant, selon l’Agence marocaine de presse (MAP), que l’organisation de cet événement témoigne des liens séculaires solides entre les royaumes frères du Maroc et de l’Arabie Saoudite.

Comme annoncé précédemment, le musée utilise les nouvelles technologies pour permettre aux visiteurs de « vivre l’expérience réelle de la Sirah du Prophète et des événements historiques ». Le prince héritier s’est notamment rendu dans une salle de réalité virtuelle où il a assisté à la projection de la chambre du Prophète avec tous les détails et caractéristiques de l’époque.

 

Saphirnews

Montpellier : la fermeture de deux écoles coraniques ordonnée par la préfecture

 

Coran, Musulman, Islam, Religion, ArabeDans l’Hérault, des membres de la sous-commission départementale de sécurité ont effectué « un contrôle administratif inopiné » dans deux établissements religieux situé dans le quartier de Tournezy, à Montpellier. « Ces opérations de contrôle (…) ont permis de découvrir l’existence illégale de deux écoles de type coranique dispensant essentiellement des cours d’apprentissage religieux », a expliqué la préfecture dans un communiqué.

Dans le premier établissement, l’institut Tawakkoul, les contrôleurs ont découvert « des salles de classe accueillant plus de 90 enfants mineurs âgés de 6 à 15 ans ». Dans la seconde structure, le centre multiculturel d’Occitanie, « une soixantaine d’enfants, dont les plus jeunes pouvaient avoir 3 ou 4 ans, étaient regroupés dans un accueil collectif de mineurs non autorisé », précise la préfecture qui relève également la présence d’une « salle de prière recevant du public sans autorisation ».

Hugues Moutouh, préfet de l’Hérault, « prendra un arrêté de fermeture de l’accueil illégal de mineurs et il a demandé au maire de Montpellier, conformément à son pouvoir de police, la fermeture immédiate des deux établissements », poursuit le communiqué de la préfecture. « Nous allons bien sûr signer l’arrêté que le préfet nous demande puisqu’il estime que ces établissements ne remplissent pas les normes des établissements recevant du public » a indiqué à l’AFP une source proche du maire de Montpellier, Michaël Delafosse.

Ce n’est pas la première fois que le préfet de l’Hérault demande la fermeture d’une école coranique. Le 5 octobre dernier, la fermeture d’une école à Béziers avait déjà été demandée suite à une visite de la sous-commission départementale de sécurité.

 

Saphirnews

Afghanistan : le chef des talibans ordonne une application stricte de la loi islamique

Les juges devront de nouveau appliquer tous les aspects de la loi islamique, dont les exécutions publiques, les lapidations ou encore l’amputation des membres des voleurs.

 

International, Bannière, DrapeauLe chef suprême des talibans en Afghanistan a ordonné aux juges d’appliquer tous les aspects de la loi islamique, parmi lesquels les exécutions publiques, les lapidations ou encore l’amputation des membres des voleurs, quelques jours après une série de lois liberticides pour les femmes. Dans un tweet publié dimanche soir, le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a indiqué que cet ordre “obligatoire” émanait du chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, après une rencontre avec un groupe de juges.

Akhundzada, qui n’a pas été filmé ou photographié en public depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021, dirige le pays par décret depuis Kandahar (Sud), berceau du mouvement islamiste fondamentaliste. “Examinez soigneusement les dossiers des voleurs, des kidnappeurs et des séditieux”, a écrit le porte-parole en citant Akhundzada. Pour “ces dossiers dans lesquels toutes les conditions de la charia (…) ont été remplies, vous êtes obligés d’appliquer” l’ensemble des sanctions prévues, a-t-il poursuivi, évoquant la loi islamique.

L’adultère, la consommation d’alcool

Le porte-parole des talibans n’était pas disponible lundi 14 novembre pour donner plus de précisions. Le chef suprême fait référence aux délits considérés selon la loi islamique comme les plus graves et pour lesquels sont prévues différentes condamnations, incluant les châtiments corporels. Ils comprennent l’adultère, le fait d’accuser faussement quelqu’un de cette dernière infraction, mais aussi la consommation d’alcool, le vol, le banditisme, l’apostasie et la rébellion.

Selon les érudits de l’islam, la condamnation pour certains de ces faits exige un degré de preuve très élevé, y compris, dans le cas de l’adultère, la confession ou le témoignage de quatre hommes adultes musulmans. Les réseaux sociaux sont inondés depuis plus d’un an de vidéos et de photos de combattants talibans infligeant des flagellations dans la rue à des personnes accusées de diverses infractions. Des rapports font également état de flagellations pour adultère dans les zones rurales après la prière du vendredi, mais il est difficile de les vérifier de source indépendante.

Interprétation ultra-rigoriste

À leur retour au pouvoir, les talibans avaient promis de se montrer plus souples dans l’application de la charia, mais ils sont largement revenus à l’interprétation ultra-rigoriste de l’islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir (1996-2001). Ils punissaient alors en public les auteurs de vols, d’enlèvements ou d’adultère, de peines telles que l’amputation d’un membre ou la lapidation.

“S’ils commencent réellement à appliquer” les aspects les plus durs de la loi islamique, ce sera pour chercher “à susciter la peur que la société a progressivement perdue après leur retour au pouvoir”, explique Rahima Popalzai, analyste juridique et politique en Afghanistan, interrogée par l’AFP. Selon l’analyste, “en tant que structure théocratique, les talibans veulent aussi renforcer leur identité religieuse au sein des pays musulmans”.

Les femmes interdites de parcs

Depuis quinze mois, les femmes, en particulier, ont vu des droits durement acquis s’évaporer et elles sont de plus en plus écartées de la vie publique. La plupart d’entre elles ont perdu leur emploi ou reçoivent un salaire de misère pour rester à la maison.

Elles n’ont pas le droit non plus de voyager sans être accompagnées d’un parent masculin et doivent se couvrir d’une burqa ou d’un hijab lorsqu’elles sortent de chez elles. La semaine dernière, les talibans leur ont également interdit d’entrer dans les parcs, jardins, salles de sport et bains publics. Les derniers attentats dans le pays pourraient également expliquer cet ordre d’application stricte de la charia, selon Rahima Popalzai.

Des nouvelles attaques

“Avec les récentes attaques, leur revendication (d’avoir ramené la sécurité dans le pays, Ndlr) a également été remise en question, mais ils veulent dire au monde : ‘nous pouvons tenir nos promesses”, estime Rahima Popalzai. Le 30 septembre à Kaboul, un kamikaze s’est fait exploser dans un centre de formation pour étudiants situé dans un quartier de la communauté minoritaire chiite hazara de Kaboul, tuant 54 personnes dont 51 filles.

L’attentat n’a pas été revendiqué, mais six membres de la branche régionale du groupe jihadiste État islamique, l’EI-K, accusés d’y être impliqués, ont été récemment tués par les talibans. Quelques jours plus tard, le 5 octobre, une explosion dans une mosquée au sein même du ministère de l’Intérieur avait également fait au moins quatre morts.

 

Revue Réforme

Au Maroc, une synagogue inaugurée au sein d’une université

 

Etoile De David, Star, SymboleUne première au Maroc. Le royaume chérifien a inauguré, fin octobre, une synagogue au sein de l’Université polytechnique Mohammed VI à Rabat. Ce nouveau lieu de culte juif, baptisé « Beit Allah » (« Maison de Dieu ») et construit tout près d’une mosquée, a été promu par l’association Mimouna qui travaille à promouvoir le patrimoine juif du Maroc, et par la Fédération américaine séfarade qui a des bureaux implantés dans le pays.

La synagogue, inaugurée en présence d’Elie Abadie, le grand rabbin du Conseil juif des Émirats arabes unis, et de Magda Haroun, présidente de la communauté juive égyptienne, peut accueillir une dizaine de personnes selon la chaîne israélienne I24, pour qui l’initiative est lancée dans le sillage des accords d’Abraham qui ont permis à Israël et au Maroc de rétablir leurs relations diplomatiques en décembre 2020.

Le lieu de prière sera aussi utilisé comme un lieu de conférences et de rassemblement.

 

Saphirnews

Turquie : Erdogan propose un référendum pour garantir le droit de porter le voile

Le président turc Recep Tayyip Erdogan propose d’organiser un référendum pour garantir le droit au port du voile dans la fonction publique, les écoles et les universités, ou lors d’interventions télévisées. 

Drapeau Turc, Drapeau, Turquie, Turc« Que la nation prenne la décision. » Voici comment Recep Tayyip Erdogan  a lancé l’idée d’un référendum. Le président turc s’est adressé au chef du parti de l’opposition Kemal Kiliçdaroglu. Ce dernier avait d’abord proposé une loi pour garantir le droit de porter le voile. Mais, comme le rapporte l’AFP, Recep Tayyip Erdogan cherche plutôt à donner le choix au peuple en proposant d’organiser un référendum sur le port du voile en Turquie , afin de le garantir dans la fonction publique, les écoles et les universités, ou lors d’interventions télévisées.

Reprise du débat sur fond d’élections

« Si tu as le courage, viens, soumettons ceci au référendum », a déclaré Recep Tayyip Erdogan à son opposant, qui n’a pas tardé à lui répondre. Kemal Kiliçdaroglu refuse de son côté l’idée d’un référendum, accusant sur Twitter le chef de l’État de tenter d’« imiter » le président conservateur hongrois Viktor Orban : « As-tu l’intention d’imiter Orban, Erdogan ? (…) D’où tu sors le référendum ? » Avant de prévenir que « les hommes ne pourront plus avoir leur mot sur les vêtements des femmes ».

À l’approche des élections présidentielles et législatives de 2023, le débat sur le port du voile a récemment ressurgi en Turquie. Si le pays est à majorité musulmane, il est aussi laïc et interdit le voile dans la fonction publique, les écoles et les universités. Mais en 2013, Recep Tayyip Erdogan a levé ses interdictions tentant de passer pour le protecteur des musulmans contre les « élites » laïques, relate l’AFP. Il joue particulièrement sur ce point pour la présidentielle, en laissant penser que sans lui la levée des restrictions serait mise en péril.

Le port du voile peu décrié

Pourtant, aucun autre parti politique ne propose d’interdire le voile de nos jours en Turquie. C’est ce que s’efforce de démontrer Kemal Kiliçdaroglu, en tentant de rassurer les électeurs conservateurs de Recep Tayyip Erdogan. En proposant une loi pour garantir le port du voile, le chef du Parti républicain du peuple (CHP) – un parti social-démocrate et laïc créé par Mustafa Kemal Atatürk en 1923 -, souhaite prouver qu’il n’y aura pas de changement sur le port du voile en cas de passation de pouvoir.

 

Le Journal du Dimanche