Les discours de haine en forte hausse

Les discriminations liées aux religions ont augmenté de 78 % en cinq ans. Les musulmans en sont les principales victimes.

     La société belge se polarise de plus en plus. C’est ce qui ressort du rapport 2015 d’Unia, le nouveau nom du Centre interfédéral pour l’égalité des chances. Entre 2010 et 2015, 78 % de plaintes en plus ont été enregistrées en raison de discriminations ou de délits de haine liés aux convictions religieuses ou philosophiques.

Cela signifie qu’en 2015, 330 dossiers de ce type ont été ouverts. Quasi la totalité de ceux-ci (93 %) concerne des musulmans. Concrètement, cela reprend des discriminations à l’embauche, au logement mais aussi, et surtout, des discours de haine sur internet (appels au meurtre, etc.) ou de « délits de haine », à savoir des agressions, injures et menaces.

« La société est clairement dans une période de tension, les positions se polarisent et des clans se forment. Les paroles et les comportements se libèrent », analyse le centre dans son rapport pour l’année 2015.

► Les actes islamophobes s’aggravent et vont jusqu’à l’appel au meurtre

Patrick Charlier, directeur général d’Unia, est d’ailleurs marqué par « l’augmentation du nombre de signalements et de dossiers qui concernent des discours et des délits de haine ». Il poursuit. « La grande majorité des cas nous viennent d’internet. Nous constatons par ailleurs une augmentation de la gravité des propos tenus. Avant, si je caricature un peu, il s’agissait d’injures. Maintenant, nous sommes face à des appels au meurtre : “Il faut tous les liquider !” »

Dans tout ce lot de mauvaises nouvelles, le rapport apporte quand même un petit peu d’optimisme pour l’avenir. Les chiffres de l’antisémitisme sont ainsi en baisse et les personnes handicapées revendiquent de plus en plus leurs droits.

 

Le Soir

Fatima Achouri

Sociologue spécialiste de l’islam contemporain.

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