Une nouvelle attaque d’éléments présumés du groupe islamiste Boko Haram a fait 39 morts dans un village du nord-est du Nigeria, ont indiqué dimanche des témoins, un raid qui porte le bilan du week-end à près de 75 morts au minimum. Alors que les habitants se préparaient samedi à la prière du soir, des dizaines d’assaillants vêtus d’uniformes de l’armée et circulant à bord de véhicules 4 x 4 ont attaqué la localité de Mainok, à quelque 50 kilomètres à l’ouest de Maiduguri, capitale de l’État de Borno, lançant des grenades et tirant au fusil-mitrailleur.
L’attaque est intervenue en même temps qu’un double attentat à Maiduguri, fief de Boko Haram, qui a fait au moins 35 victimes, selon la police, une cinquantaine, selon d’autres informations non confirmées dans l’immédiat. « Ils sont arrivés vers 19 heures et ont commencé à tirer aveuglement à l’aide de fusils lance-grenades RPG, d’explosifs divers et de fusils AK-47 », selon un des témoins, Yahaya Umar. « Ils ont tué 39 personnes qui ont été enterrées ce matin, détruisant toute la localité », a-t-il ajouté. Un autre témoin Abdullahi Gana a donné la même version des faits, affirmant : « Nous étions en train de nous lamenter sur le double attentat de Maiduguri lorsque les assaillants sont arrivés. »
Le président François Hollande « condamne avec la plus grande fermeté les attentats terroristes commis samedi et dimanche au Nigeria, qui ont fait plusieurs dizaines des victimes ». Dans un communiqué, le chef de l’État « réitère » auprès des autorités et du peuple nigérians « la solidarité de la France face au terrorisme ».
Au moins 74 morts en deux jours
La police et l’armée n’étaient pas disponibles pour commenter cette nouvelle attaque qui porte à 74 au minimum le nombre des personnes tuées par Boko Haram durant ce seul week-end.
Le groupe a attaqué à plusieurs reprises la localité de Mainok au cours des deux dernières années et l’assaut le plus meurtrier avant celui de samedi avait fait 25 morts en juillet dernier.
Le conflit a fait des milliers de victimes depuis le début de l’insurrection des islamistes il y a quatre ans, victimes des raids et attentats sanglants de Boko Haram, mais également des opérations de l’armée. Celle-ci a lancé une grande offensive anti-islamistes en mai dernier dans le nord-est du Nigeria, mais les violences s’y sont poursuivies, faisant déjà quelque 1 500 morts depuis, selon les chiffres de l’ONU et un décompte de l’AFP.
AFP