Le Courrier picard évoque une nouvelle affaire de discrimination à l’égard d’une femme portant un voile. Trois amies se sont rendues à la cafétéria du bowling de la BUL mercredi 24 décembre. À peine installées, un agent de sécurité arrive. « Il nous a dit : Soit vous enlevez le foulard, soit vous quittez les lieux. Nous sommes parties », explique Amina Moulai, présente au moment des faits. Son amie, voilée ce jour-là, enchaîne : « Ce n’est pas la première fois que je vais au bowling. Même l’an dernier, j’avais joué avec mon foulard et mon fils a fêté son anniversaire là-bas. » La mère de famille s’estime victime de discrimination.
Pourtant, le gérant du site, Yannick Collet, indique que le règlement intérieur n’a pas changé depuis son ouverture, il y a quatre ans. « Le port du voile, de la casquette ou de tout autre vêtement qui dissimule en partie le visage est interdit. » Une pratique qui n’est pas réservée au bowling saint-quentinois, tient-il à préciser. « Nous sommes choquées et humiliées », insistent-elles. L’agent de sécurité les aurait accompagnées dehors. « Comme si nous étions des voleuses et sous les yeux des clients. »
Installée depuis vingt-deux ans à Saint-Quentin, habituée à porter une tenue européenne rehaussée d’un voile, la mère de famille musulmane (qui préfère rester anonyme) est confrontée pour la première fois à ce genre de situation. « C’est vraiment créer des tensions pour rien ». Une réflexion avec laquelle Yannick Collet est bien d’accord. « Ça peut aller très loin, ce genre d’accusation », conclut l’article.
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